Je pénètre dans l’ombre de traits délaissés Dans le gouffre des autres où tout semble endormi Je n’ai plus vu le mien, je l’avais oublié Je ressens tout l’émoi des souffrances d’autrui. Je connais ce bonheur qui n’est jamais entier Demi-teinte noyée de bruits et de soupirs Je voudrais tant l’offrir, mais une autre moitié Ne s’éprend pas des mots que je ne peux écrire. Qu’il est long ce chemin que je n’avais rêvé Sous des astres blessés où je manque ma vie Je l’ai souvent raté pour ne plus avancer Où se presse le temps, où s’élance la nuit. Comme on saigne à jamais de ne savoir aimer J’ai la peine d’un autre et le cœur alangui Quelle étrange saison que de vivre à moitié Sous des songes d’été, dans un manteau de pluie.
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