La souffrance, lui fit oublier son nom. Les blessures lui firent oublier sa vie. Et les traumatismes l’avaient transformé en véritable tueur. Cet homme avait dix ans quand un syndicat du crime avait décidé de l’enlever afin de se servir d’une prison électronique pour en faire leur esclave. À l’intérieur c’était une toute petite pièce ronde en verre à travers laquelle on ne voyait rien, mais à l’extérieur c’était un écran affichant plusieurs options reliées aux différentes parties du corps. L’opérateur de la cellule n’avait qu’a à appuyer sur un bouton pour donner une douche ou pour casser un bras. Ça n’avait l’air que d’un écran. Le garçon fut mis à l’intérieur d’une de ces choses. Des câbles furent reliés à chacun de ses membres. Il entendit une voix, c’était l’opérateur : - Houhou ? Tu es là ? Comment t’appelles-tu ? - Friedrich. Il reçut une terrible décharge dans le dos, il hurla. - Quelle est ta nationalité ? - Allemand. Cette fois-ci il reçut la décharge en plein dans le ventre, il hurla de nouveau. - D’où viens-tu ? - Faut que je réponde que je suis personne et que je viens de nulle part, c’est ça ? Malgré son courage et son insolence, l’enfant était terrifié. - Obéis ! - Jamais ! Il ressentit une autre décharge qui semblait être mille fois plus forte ! Son interrogatoire dura une semaine mais finalement il finit par craquer. Au bout de 15 ans de torture. C’était son 5 478,63298ème jour dans la cellule. Durant tout ce temps il fut nourri, lavé, éduqué, entrainé, torturé sans jamais qu’il ne voie la lumière du jour. - Aujourd’hui tu sors pour une journée, nous t’envoyons tuer quelqu’un, ne te demande ni qui c’est, ni pourquoi il doit être éliminé contente toi de faire ce qu’on te dit. Nous allons t’insérer un mouchard dans le cou ainsi on saura où tu es et si tu désobéis, ta carotide saute ! Il avait les genoux dans les bras et la tête blottie dedans, il tourna légèrement la tête quand il entendit l’opérateur. On l’endormit afin qu’il ne puisse pas voir l’endroit où il était retenu, et il se réveilla dans le métro. L’opérateur parla dans son oreillette : - Tu vas à Berne, tu dois tuer le patron d’une multinationale Chinoise en visite là -bas, rends toi à l’hôtel cinq étoiles : Die allgemeine Hottelier. Débrouille-toi pour arriver au cent un avant lui. Dans la pharmacie au-dessus des toilettes tu trouveras un pistolet avec silencieux. Une fois que tu l’auras éliminé, va dans les toilettes publiques, juste en face de l’hôtel. L’opérateur raccrocha. Le jeune garçon qu’il avait été était mort, il était maintenant presque dénué d’émotions. Après tout ce qu’il avait vécu, on pouvait dire qu’il ne se souvenait plus de l’effet de la tendresse. Il suivit les instructions à la lettre, il rangea l’arme derrière son pantalon quand soudain une femme de chambre le surprit sans voir l’arme. Elle était devenue si belle, avait des yeux verts, des cheveux roux et de magnifiques et discrètes taches de rousseur. Elle sauta de joie en le voyant : - Han ! Friedrich c’est toi ?! Je t’ai tout de suite reconnu ! Je croyais que tu avais disparu ! Tu es parti du jour au lendemain, où étais-tu ? - Pardon, qu’avez-vous dit ? - Supprime-la ! Dit l’opérateur. - Bah tu t’appelles Friedrich Ehrlich non ? Quand il entendit ce nom, tout un tas de souvenirs défilèrent devant ses yeux. Il avait connu cette femme, peu importe quand, peu importe comment, il s’en souvenait. Une pluie de souvenirs pleurait sur lui, d’images, de sensations, d’idées, de données, lui firent oublier le reste. - Anna… Une effusion de sang perça sa carotide, il mourut
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