24 avril – Je me souviens presque tout le temps de mes rêves. Mes rêves sont si variés et innombrables ! parfois mes douces rêveries sont semblables à de longs romans de cinq cents pages. J’aime rêver, ou plutôt j’aimais, car depuis maintenant huit mois et vingt quatre jours exactement, je ne rêve plus, pas même un cauchemar ! rien, rien ! je n’en peux plus, il me semble que le cerveau a besoin des rêves pour classer les informations, moi j’en ai juste besoin pour être heureux. La vie est fade sans rêves ; avant, presque tous les matins je me réveillais avec le sourire aux lèvres, mais maintenant je me lève fatigué et morose vers midi. Tout les soirs je prie pour que ça revienne, « ça reviendra…ça reviendra… » me dis-je, mais évidement ça ne revient pas. Pourvu que mon cerveau ne soit pas endommagé…
29 avril – Maintenant c’est sûr, mon cerveau a besoin du rêve pour fonctionner ! puisque durant ces quatre derniers jours, mon cerveau a commencé à me « jouer des tours » ! il m’est arrivé de ne plus penser, ne plus penser, quelle chose affreuse. Pendant trois heures je me suis arrêté de penser, sans raison, comme ça à rien faire, à regarder le mur comme un fou. Bizarrement, je savais toujours que j’existais mais j’ai su qui j’étais seulement après avoir repris mes esprits. Des fois aussi, je m’écroulais mollement, comme si mon cerveau faisait une pause, comme-ci tenir mon corps était devenue une tâche trop difficile. Depuis je n’ai cessé d’avoir des crises de tremblements et d’angoisses, qui deviennent ennuyeuses, et puisque je ne peux plus faire de cauchemar, elles ne sont qu’insignifiantes, inutiles.
1er mai – Ma santé cérébrale se détériore de plus en plus, je perds la notion du temps ; hier, vers onze heures, je me suis mis à réfléchir à ce que j’allais manger, je pensais que ça n’avait duré que cinq minutes mais quand j’ai regardé ma montre, il était vingt trois heures trente ! c’est décidé, je vais consulter un médecin…
26 mai – J’ai tout expliqué au médecin, il m’a emmené faire des analyses, tant d’analyses. Les spécialistes n’ont pas trouvé pourquoi je ne rêve plus mais ils m’ont annoncé que j’étais mourant. Ils m’ont donné deux semaines maximum, je vais perdre mes sens un par un, et mourir. Certains me diront de profiter tant qu’il en est encore temps mais comment profiter si je ne peux pas rêver ? Est-ce que la seule solution pour arrêter de souffrir, serait la mort ? Peut-être que la mort est en fait un rêve sans fin ?
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