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Nouvelles confirmées : L'arrivant X
Publié par Loriane le 18-07-2012 17:50:00 ( 1455 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



L'arrivée X

La voiture s'était vidée d'un seul coup, les enfants étaient tous descendus, excepté, bien sûr, Clhoé qui continuait de penser que les chats sont merveilleux, beaux et très fréquentables alors que les chiens ne méritaient rien d'autre qu'un grand dédain, cette affaire de chien ne la concernait pas du tout. On peut dire familièrement que cela lui passait au dessus de la tête.
" Mince alors ! il est revenu, et en plus il n'a pas tardé, ben dis donc il a fait vite ! "
"Il faut appeler le gars "
"Appelle le s'il te plaît, tu peux faire "Rappel", je n'ai pas téléphoné depuis son coup de fil de midi."
JF remonta rapidement en sautant des marches, il était pressé et surtout bien contrarié.
Rodéric pendant ce temps accroché au cou du chien, expliquait quelque chose, chuchotant dans l'oreille de Gaston.
"Toi, tu as l'air d'être un sacré emmerdeur !"
"Oh ! maman tu dis des gros mots, t'es méchante avec Gaston"
"Tu as raison bonhomme, je ne devrais pas dire ça"
"Allez tout le monde en route"
JF redescendait sans tarder et allait déjà s’asseoir dans la voiture.
" Qu'est-ce qu'il a dit, il revient le chercher ?"
"Non, il préfère pas, il le trouve fugueur, ce qui n'est pas faux, il va en chercher un autre, et puis sa femme l'a cherché depuis une heure et elle pleure"
"Elle à l'air fragile"
"Je ne sais pas, il est un peu dépassé, elle se sent pas chez elle, elle pleure, elle cherche une boulangerie, je lui ai dit que tu l'appelleras pour l'inviter"
"Pourquoi pas"
Je connaissais bien ce genre de personne que le dépaysement déstabilisait.
J'ai vu des femmes aller pleurer à l'aéroport en regardant les avions repartir pendant des mois, j'ai vu beaucoup de déprimes.
J'en ai vu repartir au bout d'un mois, laissant sur place un mari esseulé.
Si cette pauvre femme cherchait une boulangerie, elle n'en trouvera pas, pas plus que de tabac, si elle mettait des patchs pour se soigner il faudra qu'elle abandonne, l'humidité est une contre indication, si elle attendait le facteur, elle ne le verra pas venir, elle devra se rendre aux boites postales de la poste, si elle appelait un médecin, il ne se déplacerait pas, si un jour elle voulait de la farine ou un autre produit et qu'il y ait une rupture dans l’approvisionnement de l'île il lui faudra attendre, une, ou deux, ou trois semaines, que les bateaux ou avions arrivent, que les livraisons se fassent, si elle avait des exigences, des habitudes sur des produits il faudra oublier et faire avec ce qu'il y a ici. ... Et pourtant, ici sur l'île capitale, l'approvisionnement est excellent, on peut dire au top en comparaison de ce que propose le commerce dans certaines des îles de l'Archipel, il est bien plus sage parfois de demander , ce qui est disponible avant d'avoir une exigence. Ces petits inconvénients sont parfaits et sont une bonne école pour nous, européens gâtés et ignorants de ce que vît le reste du monde.
En arrivant il faut apprendre les lieux, il faut, comme je le dis, "apprendre la ville et les environs", pour se déplacer, découvrir les commerces, la façon de vivre, l'organisation du pays, les particularités.
Je pensais à nouveau à ce chien, et je savais que j'allais devoir retourner le lendemain à RFO pour passer une nouvelle annonce.
JF roulait à la Tahitienne, c'est à dire à grande vitesse. Mais après avoir dépassé le cimetière, à l'entrée de Papeete, il ralentit.
Nous passions maintenant devant le temple protestant de Paofai, là où les services religieux étaient l'occasion de chants magnifiques, moi qui ne crois en rien, moi qui n'ai aucun dieu, j'ai assisté à des services religieux avec pour seul but le plaisir d'écouter les chants polyphoniques divins de ces voix à la couleur unique.
Dans ce lieu de prières, j'y avais vu aussi les tahitiennes faisant de joyeuses démonstrations de toilettes, de débauches de chapeaux blancs, tressés, tous plus extraordinaires les uns que les autres.
Puis à droite le long du front de mer, entre la route et les premières vagues du lagon, se trouvait, s'allongeait un grand espace, un jardin tropical , planté de nombreux arbres, sous lesquels buissonnaient, toutes sortes d' hibiscus, les hauts bouquets de roses porcelaine sortaient de terre, les crottons, les lianes, les bougainvilliers et tous ce que cette île comportait de merveilles.
Ce lieu nommé OTAC, (office Territorial d'actions culturelles) était réservé aux loisirs et aux arts. Ce bel ensemble. était composé de ce grand jardin, rempli d'arbres et de fleurs, sur lequel se trouvaient de nombreux bâtiments de bois de pur style fare Tahitien.
On y trouvait entre autre, une grande salle de spectacle qui servait aux diverses manifestations, théâtrales, concerts, et même aux représentations donnés par les groupes amateurs ou les écoles. On y trouvait aussi des fares réservés à la sculpture, d'autres au chant, d'autres à la danse, d'autres au tatouage traditionnel , etc ...
C'était aussi l'été un centre aéré pour les enfants où nos trois petits passaient leurs longues matinées.
Les jardins de l'OTAC prenaient fin sur une plage réservée aux pirogues du club de piroguiers de Papeete. Comme tous les autres clubs de l'île, il fonctionnait une grande partie de la journée, pour les entraînements quotidiens.
Puis ensuite vinrent les premiers navires de plaisance où vivaient de nombreuses familles de popa'a, dont certains de nos amis qui avaient sur leur bateau, venu de France, leur résidence où grandissaient leurs enfants.
Après le centre Vaïma, un virage, et nous voici au centre ville, sur le port.
Cette partie du port au cœur de la ville, pouvait être regardée comme la partie noble des installations de Tahiti. C'est ici la porte sur le monde extérieur.
Cet endroit précis est le lieu où tout a commencé, le lieu historique ou débarquèrent les personnages les plus illustres et la plus grande partie des visiteurs du monde extérieur.
C'est ici l'âme de la ville de Papeete, qui doit-être considéré comme l'origine de son développement.
Le port est, a l'instar de presque tous les ports polynésiens, situé dans le lagon.
C'est un abri sûr, un mouillage excellent pour le navigateur. Le courant d'eau est à cet endroit en grande quantité et cette rade se trouve à l'abri des flux marins et des vents.
Ce quai ancien appelé " quai des paquebots" ne recevait que les navires de croisière ou les hôtes d'honneur, c'est donc là que mouillait la Bounty.
L'accroissement du trafic maritime et la position de "capitale de Tahiti" avait rendu indispensable des aménagements et un agrandissement du port qui concentrait à lui seul, la plus importante vie économique et politique de cet archipel Polynésien, des îles sous-le-vent..
Des installations portuaires conséquentes se sont donc développées par la force des choses, sur le motu Uta qui faisait face à la ville, cela pour permettre une escale aux navires marchands.
Depuis les années soixante, les nombreux portes-containers, les transports de coprah, de nacre, de vanille, les fruits, ou de marchandises pour les îles, les messageries, les grands hangars, les cales de halages, des bureaux de la douane, les appontements où travaillaient les dockers., en résumé toute l’activité se trouvaient à l'autre extrémité du port.
Pour y parvenir, il fallait se diriger vers l'usine électrique, emprunter le pont qui traversait le lagon, et passait sur la grande digue qui menait au motu Uta, pour donc arriver en face de la ville, sur la barrière.
Les motus polynésiens sont les nombreux îlots qui se trouvent sur la barrière de corail, ils sont souvent le royaume des cocotiers et des résidences luxueuses, ils font généralement rêver, mais ce ne fut pas la destinée du motu Uta couvert de bâtiments sans grâce, et en dépit de cela son rôle pour la vie de l'île en faisait avant tout un lieu précieux.
En ville, sur le port même, tout le long du quai d'honneur, il y avait une large et longue place abritée d'arbres. C'était le poumon de Papeete, le cœur de Papeete, le lieu des fêtes, des grandes réceptions, des arrivées.
On trouvait là les baraques de marchands de fri fris, ces fameux beignets aux coco, des marchands d'eau de coco, mais aussi, on pouvait déguster là des frites, des sodas, des brochettes, parfois faites de viandes de chiens, des crêpes, des nourritures chinoises et en résumé, tout ce qui se mange....
Dans ce lieu populaire tournaient aussi des manèges pour les petits, des jeux pour les plus grands et aussi et surtout, on pouvait trouver ici, un peu à l'écart, un lieu merveilleux, un lieu de Paradis : le marché aux fleurs.
Dans ce lieu merveilleusement odorant, de jolis petits fare de palmes abritaient les "couronneuses", celles-ci œuvraient à la confection de colliers, de bouquets et de couronnes de fleurs.
A chaque fête, chaque réception, à chaque bringue, la bringue étant une institution tahitienne d'importance, donc pour chaque réjouissance, les femmes, mais les hommes aussi venaient ici et pouvaient commander sur mesure, leur couronne du soir à une des vahinés qui offraient ses services, pour ceci il était fortement conseillé de venir avec sa tenue, robe ou costume pour éviter les fautes de goût et bien assortir style, teintes et formes..
La couronne était confectionnée donc à la demande, les fleurs étaient choisies avec la tahitienne présente, à grand renfort d'éclats de rires, et surtout sans faute de goût, c'est à dire dans les couleurs de la robe ou du vêtement choisi.
Les couronnes pour les hommes étaient bien sûr plus viriles, et souvent confectionnées avec des fougères, des feuilles fixées sur un bandeau en feuilles de pandanus, sur lesquelles on pouvaient ajouter quelques fleurs selon les goûts de celui qui portera cet accessoire.
Les fleurs étaient cueillies encore humides des alizés du matin. elles étaient ensuite emballées dans du papier d'aluminium, et conservées au réfrigérateur.
Les touristes ou le voyageur qui repartaient vers la France ou sur une autre destination pouvaient, acheter là, peu avant son départ la fleur emblématique de Tahiti, un paquet de fleurs de tiarés, toutes prêtes, emballées avec soin. Ces bouquets de tiarés voyageront dans le sac ou la valise et resteront fraîches et parfumées, jusqu' à l'arrivée dans les brumes et le frimas, sur un tarmac pluvieux sentant le Kérosène, de l'Europe, de l'Amérique, ou d'une autre partie du monde.
Peut-on imaginer plus charmantes coutumes, plus séduisantes ?
Comment se sentir plus belle, que superbement coiffée de cette foison de couleur, de formes et de senteurs ?
Ah !, Oui bien sûr Cacharel, Dior, Chanel, Boucheron ... et leurs petits flacons hors de prix ne peuvent rivaliser et resteront à l'abandon sur la coiffeuse.
En descendant de la voiture, l'odeur des fleurs nous envahit immédiatement.
La foule était nombreuse, et comme toujours avec les tahitiens il y avait une sensation de bonheur dans l'air, du plaisir, une foule calme, sans excitation, une foule tranquille et simplement heureuse, qui prend du plaisir à être là dans la nuit, sous les étoiles, avec sur nos têtes dans le ciel velouté, la croix du sud pour repère.
Le bateau occupait la place royale, en nous approchant je vis les trois mâts si hauts, rouler doucement, tout doucement.
Le bateau à quai, les voiles avaient évidement été arisées, mais je les avais vues prendre le vent et l'image était encore gravée en moi, certainement pour toujours.
Nous avons franchi la passerelle tranquillement avec une foule de promeneurs.
Une fois sur le pont ce qui me surprit le plus, le plus immédiatement fut la petitesse du navire. Nous sommes si habitués aux bâtiments mastodontes de notre époque que nous en perdons la juste mesure de ce que fut la marine à voile.
Nous n'en mesurons pas toujours les réelles difficultés
Comment faisait-ils pour vivre des jours, des semaines et des mois, parfois des années sur un espace si petit ?
En bonne maîtresse de maison mon regard fut vite attiré par la perfection du plancher à l'aspect irréprochable et brillant qui composait le pont.
L'impression de propreté absolue, d'exigence venait de toute part où se posait le regard.
Sur les cuivres partout brillants, sur les poignets des cabines, sur l'ordre impeccable des cordages ...je me disais que j'aurais dû me marier avec un marin !
Je levai la tête vers le haut mât et je découvris la hune, haut, haut !!, si haut que j'en eu un vertige.
Quel courage fallait-il ? comment grimper là-haut quand le bateau était secoué par la vague, et surtout quand la tempête était en rage.
A la réflexion, il me semble bien que les plus terribles manèges ou grand-huit modernes sont une peccadille à côté des secousses imprimées à ce petit refuge où s'accrochaient les marins.
Je ressentais tout le courage, la puissante et la détermination de ces humains du passé qui nous ont ouvert les portes de tant de mondes et je ressentais encore et toujours comme bien souvent lorsque je me penchais sur les rudes vies de nos ancêtres, que nous n'étions plus que des poules mouillées, des dégénérés amollis qui craignent tout.
Les marins de la Bounty étaient au milieu de leurs aimables visiteurs, ils étaient l'objet de toutes les curiosités et étaient entourés comme des divinités. Les pompons attiraient irrésistiblement les mains.
Les belles tahitiennes dans leurs robes fleuries, leurs couronnes de fleurs sur la tête étaient en quête d'une belle relation à consommer tout de suite..
Elles entouraient les marins, leur souriaient, et invitaient le "tane" (l'homme) de leur choix.
Rien n'avait changé.
Tahiti restait semblable à elle même, les "Faranis" que nous étions, tous les "popa'as" du monde pourront se donner la main, ils ne les avaient pas changées et j'en étais si rassurée et si fière, oui fière que notre présence parmi eux depuis 200 ans ne les ait gâchés, les ait laissés si libres.
Il est vrai que notre côté gaulois, nos penchants Rabelaisiens leurs vont à merveille, leurs conviennent si bien et ne peuvent les déranger.
"Tu es beau chérrri"
Avec l'accent qui traîne, traîne, roule, avec saveur, et sensualité sur chaque syllabes et les "r" roulent tendrement et longuement . Ce qui fait que l'on entend : tuuu, es, beaauuu, chééééérrrrrrrrriii !
Mais là en l’occurrence, le chéri était très surpris car la tahitienne qui le toisait avec amour et désir, était en fait un tahitien.
Un réré, dit "rrrérrré" c'est à dire un homme qui veut être une femme.
C'est là aussi une spécialité remarquable de cette civilisation si tolérante. Le jeune garçon, l'homme qui veut être une femme est un réré.
C'est simple, Il s'habille comme une femme, parle et vit comme une femme. Et voilà, c'est tout, c'est sans problème, sans interdit.
Un interdit ? pourquoi ? si il veut être une femme ?
Ben oui, quoi ?!
Il ne faut pas faire sur ce point de raccourcis hâtifs, cela n'implique pas que le réré soit absolument homosexuel, il peut l'être, ne pas l'être, être bisexuel... toutes les variantes sont possibles et elles ne dérangent personne.
Pourquoi ne sommes nous pas tous Polynésiens ?
Les enfants restaient autour de nous, quand soudain, un premier son nous vint du bas, et tous se dirigèrent vers le bastingage pour regarder sur le quai.
Plus bas, sur le quai comme une déflagration explosèrent très fort, les premiers Puha et Toere ils marquaient le rythme, pendant qu'en un chœur délicieux, les voix merveilleuses, légères et sucrées, les gracieuses invitations des femmes s'envolèrent dans la nuit, les hommes se joignirent à elles et le tamure, fit vibrer l'air et agiter leurs hanches.
Sur le choc, bouleversé, mon coeur en émoi, tapait au rythme des tambours, la beauté de l'instant fortement m'étreint, des larmes irrépressibles mouillèrent mes yeux, l' instant était magique, porteur d'une allégresse puissante, dans mon ventre, dans mon âme, pendant que les danseurs dansaient, chantaient, disant leur bonheur de recevoir les visiteurs lointains revenus du passé.
Dans la nuit, tous unis, près les uns, des autres, nous étions portés ensemble, dans le chant, la danse, la joie, il émanait de l’assemblée une sensation inouïe, forte, de communication, d'ensemble, de communion, une jubilation commune qu'aucune messe, aucune réunion religieuse n'a m'a jamais donné à vivre. Je naviguai avec tous dans la félicité.
Les marins s'étaient rangés en ligne, ils recevaient l'hommage et l'on lisait sans aucun doute sur leurs visages, que comme tous, ils étaient étreints par la joie de cet instant unique, et qu'ils luttaient contre l'émotion.
Non, rien, absolument rien n'avait changé, le bateau entier recevait sa sérénade, son chant et sa merveilleuse danse d'amour.
L' accueil vibrant de l'amour était là ce soir là.
Non, rien n'avait changé.

Loriane Lydia Maleville

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 18-07-2012 20:09  Mis à jour: 18-07-2012 20:09
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: L'arrivant X
Très belles pages.
Il faut avoir vécu ces instants pour pouvoir les décrire avec autant de véracité.
j'ai ausssi constaté que beaucoup de femmes, venant des régions ' froides ', ont bien du mal à s'adapter aux régions ensoleillées. La plupart tiennent au maximun trois ans.
Iktomi
Posté le: 09-10-2012 19:58  Mis à jour: 09-10-2012 19:58
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: L'arrivant X
Très belles pages en effet.

J'en suis là pour l'instant de ma lecture de l'ensemble.

Outre tout ce qu'il peut m'apporter que je n'ai pas encore découvert, je suis très attaché à ce texte car il donne de la vie en outre-mer une image fidèle et réaliste : ici il s'agit de la Polynésie que je ne connais pas, mais au fil des chapitres je peux établir des points de comparaison, de petites passerelles (comme pour les chiens et la RDO, n'est-ce pas Loriane ?) avec la Réunion ou la Guyane que je connais, elles. Le côté idyllique, "paradis perdu", de ces territoires peut paraître exagéré, il n'en est rien, encore faudrait-il voir si les choses ne se sont pas dégradées en trois décennies mais, je peux en témoigner, il n'est pas encore complètement estompé.

Plus j'avance dans ma lecture, plus je me dit que j'ai quand même eu une sacrée bonne idée il y a dix ans en envoyant paître la métropole, son pessimisme, sa résignation et son culte de la consommation.

Bien à toi.
Loriane
Posté le: 09-10-2012 21:07  Mis à jour: 10-10-2012 12:03
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: L'arrivant X
Ah voui, tu as bien fait de prendre le large, je trouve ici que en France, tout est un peu étriquée, étriquée est le mot qui traduit le mieux, non pas ma pensée, mais mes sensations de vie.
C'est toujours un peu mesquin, prudent, étroit, fermé, sans générosité, plaintif, craintif, ou râleur ou ....
Et ce que je veux dire sur ce texte "L'arrivant", est que vraiment, je n'ai pas repeint les choses en rose, je n'ai absolument pas appuyé le trait, les choses, sont réellement aussi simples et faciles à vivre. Comme je l'exprime dans mon histoire de famille, cela n'a rien à voir avec la beauté des paysages, les plages ou les cocotiers, la beauté est dans la tête des gens, sans ambition excessive, si ce n'est que d'être heureux, cette capacité à jouir de chaque instant, ces éclats de rire pour tout et rien.
Je me suis sentie chez moi là-bas comme nulle part sur la planète. L'autre endroit béni, ensuite fût la Guyane mais surtout la forêt, le village et les indiens qui naviguaient entre Guyane et Brésil. Ils étaient d'ailleurs les seuls à pouvoir le faire.
La beauté de ces lieux ce sont les gens et rien d'autres. Je sais que les Tahitiens changeront, mais je fais malgré tout confiance à leur capacité de résistance et leur forte personnalité qui les empêche d'être trop perméable aux autres.
Et très bonne nouvelle : la crise économique à fait fermer 4 grands hôtels à Tahiti et Moorea, ça ne privera pas les tahitiens qui savent vivre de ce qu'ils ont, mais ça fera moins de cons qui iront faire du quad dans le lagon !!!
Dommage pour les grandes chaînes hôtelières internationales, les pauvrettes !
Merci pour tout.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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