Elles sont venues de loin, De ces rivages fossiles Où des pierres en ignition Dévalent des buttes de sable noir Et s'enfoncent dans des eaux fumantes. Elles sont sorties de cavernes sous-marines, En secouant leurs ailes recouvertes De poussières d'or et de coraux ambrés. Dissimulées sous les roseaux fragiles, Elles attendaient l'éclat spectral De la cruelle Hécate. Au crépuscule, elles psalmodiaient des incantations Que les vents nocturnes transportaient Au-delà des étoiles. Sur les crêtes lactées des vagues noires, Elles dessinaient, de leurs doigts d'étincelles, Le bestiaire du Zodiaque. Les seins bombés d'une indicible extase, La chevelure flottant dans les brumes stellaires, Elles s'acheminaient lentement Vers des lieux magiques Projetant par la puissance de leurs gestes Des nouveaux horizons emplis De pampres,de rubis,de musc et de mystère.
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