Les mosquées de Sana'a, fort de pierre opulent, Clinquant sous le soleil, d’ocres et blancs ciselées, Surplombant les montagnes et les déserts brûlants, Invitent les bédouins aux bazars étalés.
Non loin de la cité, autour de la citerne, Entouré de ses femmes Abdallah te reçoit. Et de cruches en fagots, en fantômes si ternes, Les voiles enfin s’agitent, alors que tu t ‘assois.
Ce regard millénaire empreint du fond des âges Posé dans la fraîcheur de la grotte aux alcôves, Boit son lait de chamelle au goût de miel sauvage, Oubliant sa jambia et sa kalachnikov.
Sous son turban d’hermine : un éclair ! ... Abdallah, L’air interrogateur pointu comme un poignard, Décrypte l’avenir, devine sa smala, Demain en grandissant, être fier montagnard.
Aux terrasses des champs près la pluie scintillantes, Aux grands troupeaux de mules et d’ânes et de chameaux, Aux falaises trop sèches, aux arêtes accueillantes, Aux chemins tortueux, Yémen aux mille mots...
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