Si j’avais su qu’en moi rejaillirait la joie Que de fleurs fanées mon printemps reviendrait J’aurais compris je crois, le silence et ce froid J’aurais saisi la pluie, apprivoisé la nuit. Qu’aurais-je fait du temps, truand de ces années ? Ecumeur atonique de la mélancolie Aurais-je pressenti que je saurais aimer Que l’amour est toujours le plus fragile émoi ? Si j’avais su qu’enfin recouvrerait la vie De mes plaies engourdies, de mon âme emportée Aurais-je deviné que l’on pourrait m’aimer Tel un homme ou ce père, que je n’avais appris. Qu’aurais-je fait alors de tout ce temps perdu ? Plus de mots sans effort contre l’ombre et le gris Aurais-je autant lutté, me serais-je rendu ? Je crois qu’au bout de tout, j’aurais aimé la vie.
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