Je dirais qu'au fil de l'ennui Il est des instants de magie Vécus pourtant comme en retrait De ce présent où l'on se tait.
Je dirais qu'il est un ailleurs Aux complaintes que l'âme pleure, De quels pays sont ces musiques Aux accents lents et traumatiques ?
Je dirais que l'on s'y déchire Sans que l'on puisse s'en maudire, Un blues est-il spleen ou invite Pour espérances déconfites ?
Je dirais qu'il n'est d'innocence Qu'auprès d’un cœur en déshérence Ne conservant en présentoir Que l’illusion de quelque espoir.
Je dirais que la peur me ronge, N'ais-je vécu que dans un songe… ? Il est tard pour qu'une aube claire M'éveille au réel d'une terre
Qui me serait toujours jachère…
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