( Comme une réponse au frérot iste. )
Je sais bien que pour écrire, Il me faut de l'encre, Que si elle semble noire, Elle peut être tendre, Qu'à prendre le large, Il ne saurait y avoir d'ancre, Que pour tout rivage, Il n'est qu'horizon qui s'éloigne.
Je sais bien que pour écrire, Il faut se déprendre des ancrages, Qu'à prendre la marée sauvage, On ne saurait garder les rivages, Que si, d'échouer, on peut craindre, C'est que tout ancre est un frein, Que des mots, je ferai ma grand-voile, Que le vent du large gonflera.
Je sais bien que pour écrire, Jamais les mots ne suffisent, Qu'il y faut le souffle d'un au-delà , Qu'il t a comme un abandon de soi. Capitaine, mon capitaine ! Nous lutterons contre les naufrages Par les mots, dans la traversée des ages Et la poésie sera notre terra incognita.
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