J’ai, las, laissé la vie d’un père s’achever En ignorant toujours ce qu’il n’a su me dire Et dont mon cœur, encore, à cette heure est grevé, Privé de l’essentiel de tout ce qui l’inspire.
J’ai aussi délaissé les secrets d’une mère, Figure maternelle à jamais associée A celle, paternelle, et je n’ai de repère Que dans le ressenti d’avoir été choyé.
Enfant, j’étais cerné d’une brume légère Rassurante et nourrie aux années innocentes Mais dont la tessiture empreinte de mystère Estompait les valeurs de ce qui me régente.
J’en éprouve toujours le meilleur et le pire Sans connaître l’intime de leurs analogies Qui pourraient fusionner le sens de mes délires Et celui, paresseux, des douces léthargies.
Ces deux humanités qui me hantent aujourd’hui En n’étant que parents, demeurent méconnues, Mais je veux, à cette heure où le sablier fuit Accorder l’être humain que je suis devenu
A ceux dont l’inconnu de l’âme me poursuit
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