Je suis une étincelle au tonnant de l'orage, le cri d'un nouveau né dans un siècle de rage, un bouclier de paille au milieu d'un combat, un peu de ce brouillard qui ce matin tomba.
Je suis dans l'ouragan l'opinion de l'averse, une seule seconde au temps qui se déverse, la brindille, un fétu sous tutelle d'un bois, le naissant d'un ruisseau dans le fleuve qui boit.
Je suis un grain de sable où règnent les montagnes, fragile finistère oublié des Bretagnes, une mourante vague au large d'Ouessant, le souffle d'un oiseau contre les rugissants.
Je suis peut-être moins si ton vide m'entrave faisant sur mon chemin ce qui brise l'étrave d'une coque de noix, une barque, un esquif; mais tu peux m'éviter le dangereux récif.
Alors je laverai chaque affront douce reine et ce sang rougissant ta robe souveraine; si tu m'anoblis roi par un de tes regards, si tu ouvres ton cœur empli de mille égards.
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