J'ai le cœur peu vivace, à l'usure coupable D'en avoir maltraité l'infini de ses dons, Lui laissant implorer la grâce virginale De désirs alanguis au gré des abandons.
J'ai le cœur sans issue, perdu aux labyrinthes D'un amour émergeant étouffé par les pleurs, Des rires esquissés d’une gaîté trop feinte, D'une envie meurtrie en d'amères saveurs.
J'ai le cœur vieillissant, marbré de flétrissures Altérant les rides qui décomptent les ans, Et je sais qu'il est vain d'en soigner les blessures Quand un cancer sommeille en nos rêves mourants.
J'ai pourtant, d'éternel, un cœur à force humaine Qui dirait l'histoire, chantée à l'unisson, D'une âme dévoilant ses images lointaines… Au hasard des labours, une riche moisson,
Au fil des souvenirs, la langueur de leur traîne…
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