A peine le temps des premiers flocons,
Déjà ma hâte brûle de ce Noël qui vient,
Où tes désirs, tes yeux et ton sourire,
Où ma main sur ta hanche
Sous la lourde veste jaune,
S'enchevêtrent en douceur
Au creux de ma mémoire .
Il faudra plus de clarté hivernale,
Plus d'ocre sur les terres nues,
Plus de tapis de cyclamens..
Pour arrêter les larmes
Qui filtrent à mes paupières.
Me retenir, refouler mes peines, mes pleurs
Pour regarder ailleurs
Vers le mouvement du monde et de l'être,
A " cloche-étoiles" dans une nuit bête à hurler.
Qui ignore ce qu'il faut à cette nativité qui s'annonce
Pour sembler plus belle encore ?
On s'en ira tous deux
Jongler avec les heures folles
Et nous voyagerons
Jusqu'aux îles de nos cœurs !
Je viendrais te rejoindre
Au sein de tes sous-bois
Où je te surprendrai,
L'âme pleine d'espérance
Ou perdu dans tes regrets...
Sauras-tu à jamais cette lutte acharnée
A vivre intensément ?
Comme l'extase nous mène vers le dépassement ?
Sauras-tu le bien-être à s'endormir enfin,
A ne plus rien savoir, ne plus rien s'avouer
Mais rester là , vaincus et beaux ?
Me suis mise en exil de mon mois fortifié
Pour me laisser aller dans l'enclos de tes bras.
Chaque atome de moi t'apprend ce que je suis.
Regarde ces crépuscules nous disent leur "rougeoyance",
Moi d'une craie magique d'y tracer ton prénom !
Sens-tu à même le soir, la flanelle d'une brise,
étonnante à l'automne qui fuit ?
Et nos éclats de rire résonnent
A secouer le temps !
A peine le temps des premiers flocons,
A peine la "floraison" des joujoux merveilleux
Et des sapins enguirlandés,
Et voici que ce matin, détendu et serein,
Tu vins à ma rencontre,
Avec, à fleur de cœur
L'ombre de ta passion
Et, sur tes lèvres un sourire
Qui investit mon âme.
Puis naquit l'évidence
Qu'Ã chaque heure suffira
Ma quête de tendresse...
M'aimeras-tu encore au temps de ces premiers flocons ?
|