Cette fable est une réponse au défi de notre chère Delphine :
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Il était une fois un homme cartésien, Qui de la nécessité était paroissien. Il ne croyait absolument pas à la chance, Mais était le digne affidé de la malchance. En une journée venaient à lui tous les maux. Ainsi, s’asseyant doucement sur une chaise Celle-ci finit par se casser en morceaux. Il n’y a qu’à lui qu’arrive cette fadaise ! Le même jour, il peut manquer le dernier train Qui l’oblige à se déplacer le lendemain, Qui lui réserve une autre perfide malice, L’éloignant de toute émotion consolatrice. Devant mes malheurs, je mérite un meilleur sort, Se disait-il, espérant un grand réconfort. L’adversité n’en avait pas fini avec lui, Elle voulait encore lui ourdir quelques ennuis. Pourquoi t’acharnes tu si vivement sur moi, Se disait-il intérieurement, pris d’émois ? Tu me subis vraiment plus que tu ne me vis, Lui répondit-elle, en de tendres chuchotis. Mais d’autres désagréments l’attendaient encore Qui, autour de lui, de grands malheurs, firent éclore. Et puis un jour, ses sens furent mis en éveil Par des coïncidences devenus soleils. Alors qu’il venait de connaître une déveine Dans une réunion où il arrivait à peine, Il croise le regard d’une femme ébaubie Qui cherchait, pour sortir du lieu, un alibi.
Il était une fois une femme pratique, Ayant des croyances sans être dogmatique. Elles lui étaient vraiment nécessaires pour vivre Et très utiles pour tout ce qui allait s’en suivre. Sa destinée était pour elle un vrai fardeau, Sur lequel elle voulait tant tirer le rideau. Une adversité pouvait nuire à ses actions, La conduisant souvent à des abnégations. Pour elle aussi, sévissait la fourbe malice Qui lui faisait perdre, des actions, le bénéfice. Ainsi, pour beaucoup de projets menées par elle, En raison de l’absence d’êtres essentiels, La malchance sévissait à nouveau, bien cruelle. Ses actions s’arrêtaient faute de combattants, Qui rendaient son avenir bien compromettant. Je n’ai pas de chance, se disait-elle, crument, Il me faut stimuler le hasard sûrement. L’adversité taquine, à ses vives croyances, Le lui confirma vivement, sans tempérance. Convaincue par la force des coïncidences Qui donnent du sens à toute la conscience, La femme vient à la réunion conférence Dont l’ordre du jour n’avait pas sa préférence. Et lorsqu’elle veut la quitter, arguant un alibi, Elle admire un bel homme dans ses beaux habits.
Cupidon décide de blâmer la malchance, Développant entre les deux êtres l’attirance. Le coup de foudre a pris possession de leur vie, Faisant fleurir l’amour unique avec envie. Pour l’un, il n’y a plus que l’autre qui compte. Les émotions entre eux deviennent promptes. Des tourbillons d’amour volent entre ces deux âmes; Qu’ils soient ensemble ou pas, leur amour est un sésame.
De cette frêle fable que faut-il retenir Pour, de l’emprise de la malchance, s’abstenir. Passons notre temps à échouer des actions, S’offriront alors les bonnes dispositions Qui feront de l’adversité la belle chance, Fontaine vive de bonheurs en abondance. Oubliez que la chance vous vient du hasard, Et que vienne en vous sa fortune, sans retard.
Et je pourrais ajouter : il n'est jamais trop tard. Parole d'Iste.
Jacques Hosotte
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