L’ENCRE DE MA PLUME ++++ J’aime, quand le lourd silence, Me fait de sa peau une couverture. Mon âme quiète étire ses jointures, Mon cœur calmement se panse. ++++ La nuit me chatouille l’œil, Aux rires de mes regards, La lune danse sur son seuil ; Je la salue avec des égards. ++++ Au loin, un murmure pudique, Qui n’aime pas se montrer clair, Reste au sien d’une rumeur magique, Qui l’étouffe pour lui déplaire. ++++ Le moi dans son être s’estampe, Sa lueur peu à peu perd ses images, Ses rêves se déshabillent sur sa rampe, Se noient dans ses brumes larges ++++ Des mots alors, en une nuée bariolée, Tels des oiseaux aux couleurs de leur voix, Viennent se poser sur ma plume callée, Et s’offrent au choix de mes rimes en émoi. ++++ Est-ce une muse qui me les envoie, Ou sont-ils attirés dans la prière de mon azur ? Je l’avoue sans effacer mes pourquoi, Ma plume m’entraine dans ses murmures. ++++ J’écris et c’est l’amour qui l’emporte, Il parade dans mes quatrains et s’érode, Dans son souffle qui va de porte en porte Porter aux cœurs sa loi et ses codes. ++++ Ses douleurs , ses joies s’attirent et s’évitent, S’épousent dans ses larmes chaudes. Le cœur est son océan où ses vagues s’agitent, L’âme en voilier erre sans atteindre ses cotes. ++++ Ma plume rit dans ses joies, Pleure souvent dans ses vacarmes. Elle se fait servante pour son roi, Aimer est l’encre de sa trame. ++++ MEBKHOUT BEGHDAD
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