Nous avons trop rêvé, jeunes et vieux mêlés En des instants bénis que caressent les songes, Effaçant le réel aux habiles mensonges De l'obscure clarté d'une nuit étoilée.
Nous avons trop prié, offerts à tous les vents, Pour les ors d'un destin de contes surannés Laissant à quelques fleurs superbes mais fanées Les odeurs éphémères d'un passé nonchalant.
Nous avons trop chanté, seuls mais à l'unisson De pensées affligées d'un triste vague à l'âme Ou dans le chœur montant d'une improbable flamme Et restons dans l'oubli des mots de nos chansons.
Nous n'avons pas été, victorieux ou défaits, Ces gens qui se disaient savoir vivre et mourir Et pourtant au détail dont on fait souvenir Ou dans l'espoir parfois qui se forme, discret,
On se plaît à ces riens qui peuplent les soupirs…
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