Je pense à toutes celles et à tous ceux qui tombent Et que l’on oublie alors qu’ils sont dans la tombe. Ils ont chuté devant la bêtise des hommes, Devant leur orgueil de peu d’importance en somme, Pour des arpents de terre et des gloires éphémères, Que pas même la vraie sagesse ne tempère.
Je veux fleurir le jardin de mes souvenirs.
Certains soirs, au coin de ma mémoire, je les vois Voler, s’envoler tels des aigles dans les bois. Leurs nids perchés se vident dans l’hiver qui tonne. Au milieu de tant d’émotions, ils s’abandonnent. La souvenance d’eux, de loin en loin, m’échappe. J’ai tant peur qu’une seconde mort ne les frappe.
Je veux fleurir le jardin de mes souvenirs.
Auprès de vous je veux gambader et courir Pour espérer, votre histoire, reconquérir. Vous êtes ici à me suivre dans mes pas. Vous êtes là -bas, vous rapprochant du trépas. Je veux vous sauver avant qu’il ne soit trop tard, Avant que l’oubli ne veuille être revanchard.
Je veux fleurir le jardin de mes souvenirs.
Je veux aller vous chercher derrière la mort, Et tant vous crier « omnia vincit amor ». Quand reviendra pour nous le temps des pâquerettes, Des fées de ma forêt j’entendrais les clochettes. Je veux être votre Peter Pan dévoué Vous sauvant du lieu où vous êtes écroués.
Je veux fleurir le jardin de mes souvenirs.
Jacques Hosotte
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