Non, ce n'est rien,
Qu'un vague pressentiment, qu'une grande
Lumière qui éblouit les yeux, qu'un souffle brûlant qui embrase tout l'être,
Qu'une ombre sur un mur calciné. Non, ce n'est rien, des enfants de toutes les couleurs
Qui trouvent leurs mots, pour dire nous. "Des amoureux sur un banc public", qui embrasent la
Vie d'un mot unique, des vieux qui qui n'ont plus que les yeux pour parler et qui se
Disent tout ce qu'ils ont oublié de se dire. Non, ce n'est
Rien, qu'une
Frontière
Qui devient
Un barbelé,
Qu'une histoire
Qui semble vouloir se
Redire, qu'une mémoire à qui l'on demande protection,
Qu'un passé, que l'on croit enterré. Non, ce n'est
Rien, peu importe
Qu'il y ait un hiver,
S'il y a toujours
Un printemps, peu
Importe la violence
Inhérente à l'homme,
S'il y a toujours des amoureux qui se disent je t'aime.
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