ÉTAT MEURTRIER
Les bellicistes que sont nos gouvernants, N'ont que cette phrase aux lèvres : "Seul, un bain de sang lavera cet affront !"
Le vent de la déraison s'est levé ! Tout se meurt, Dans de sombres peurs. La vie n'est plus qu'un jouet, Désuet, Qu'ils jettent à même le sol, Et aspergent de vitriol !
Sots ! Vous bafouez l'amour et la vie, Sans en connaître le prix.
Nous sommes mortifiés ; Au nom de la raison d'état, nous allons être sacrifiés. Le départ sonne Et nos larmes sur les pavés résonnent !
Je dois partir ; nous allons souffrir, Gémir et, peut-être même, mourir !
J'ai gravé dans un coin de ma tête ton sourire, tes chansons Et tes cris d'abandons.
Si je reviens de cette guerre d'un temps moyenâgeux, Saurais-je toujours lire au fond de tes yeux ?
L'angélus tinte comme une sonnerie aux morts, Le temps a rembruni les plus beaux décors !
Bien après, des heures et des années perdues, Avec moi, la mort est revenue.
Je suis La vie de ma mort, La mort de ma vie ; Cet équilibre macabre Repose sur un marbre Royal, Veiné d'un rouge brun.
Aux larmes citoyennes !
J'exhorte les pères et les fils, De cette belle Nation, D'entrer en rébellion Contre cet État Meurtrier.
Cet État qui livre les entrailles Et les cœurs De ses enfants, Comme on effeuille la marguerite.
Marco
|