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Ton ombre, Savante parenthèse, Trace sur le parchemin de la lune D'indécises majuscules.
Le vent est encore à ses débuts; Le cerceau des tes gestes Serti tes peurs d'arabesques pluvieuses. Leur vitrail donne à ces chimères Des sourates enluminées D'arcs-en-ciel polarisants.
Ton mouvement n'est encore Qu'un bruissement imprécis Au plus profond d'une pierre Avide d'étincelles.
L'intelligence des embruns Installe sa mémoire discrète Au large des landes mémorielles.
Ta loupe siliceuse est fébrile pour découvrir La prochaine saison Au sein des granites.
Tu exploses en rosaces inventives Au cœur des étoiles Et ton nom fulgure en slogans furtifs Endiguant à -propos D'hivernales escadrilles, Menaces subtiles S'introduisant dans tes délires adamantins.
Ton corps s'enivre de givre Au passage d'astres errants. Tes ailes, depuis, frôlent d'interminables matins Que de belles et farouches migratrices brodent de leurs rêveries divergentes.
Tu deviens mica Dans le reflet d'un jeune soleil Te signifiant que tu es fils d'océans Mâtinés de turbulences réversibles.
Allez, on part:
Argile bigarrée dressant ses monolithes, Lierre doré arborant ses frêles signatures, Feuilles en attente dans les bourgeons du silence, Algue miniature soulignée d'écume rupestre, Limon funambule entonnant ses refrains âcres;
Et puis: Poisson satisfait de ses récoltes, Ver princier ouvrant ses tunnels vers l'azur, Antilope lustrée s'abreuvant au crépuscule, Miroir comédien aux dérivations d'anémone, Solstice donnant aux nuages leurs candeurs aventureuses;
Encore:
Marée tardive moirée de métal sage, Nacre offrant à tes os la souplesse du hasard, Requin perdu dans les sédiments de tes pensées;
Et encore:
Chanson cuivrée palmant tes rives de goémons acides, Racine naïve dans ta marge, Offrande climatique ornant le vent de virgules polaires, Ramures obliques aux avant-postes d'un panorama réactif, Saut masquant la lenteur, Inquiétude de l'insecte quand vient Octobre, Râle faible des ruisseaux hybrides, Elan bref: Proie agonisant Un jour tiède vers midi, Il y a cent soixante quinze millions de printemps,
Elfe Magnétique Au secours des glaces,
Saveur du miel... Spirale accueillante Pour les sonorités profondes des anses oubliées,
Profil accentué tant filent les jours,
Plastron des falaises Laissant des occasions d'audace Aux frêles engoulevents Avides d'espaces fécondés d'espérance;
Et encore, encore:
Moellons de cithare Au fronton des temples Bâtissant une dune tigrée Le long des côtes végétales,
Reptile Hardi Précurseur De l'oiseau Plongeant en soupirant Dans la geste des coraux!
Et Encore, Encore, Encore! Replay:
Animal nomade Déroulant son torse Pour une méditation solaire.
Inventaire des moyens:
-Yeux aqueux d'origine lagunaire; -Oreilles de renard familier des steppes électriques; -Nez issu d'élégants quadrupèdes; -Langue en delta parcourue de girandoles Glacées d'invectives...
La recette semble réussir! Restent à parcourir plusieurs dimensions, Tes enfants s'y emploient déjà , Dauphins pélagiques Défiant l'émeraude des lagunes, Chevaux pélerins Maîtres des désolations,
Devins polythéistes, Polyglottes annonçant ta Naissance, En murmurant aux Esprits de la Forêt La mélodie de tes souvenirs sacrés.
18 et 19 Août 2015
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