Rien n'est plus noble que, du juste, le sommeil, Aussi bien mérité, il n'en est aucun autre. Rien n'est plus doux aussi que celui, sans réveil, Que nous offre la mort, lorsque l'heure est la nôtre.
Moi j'ai connu celui, bien plus mystérieux, Qui, sur un court soupir, vint me fermer les yeux, Et, par enchantement, le temps d'une seconde, Inconscient, m'emporta dans une vie seconde.
Dans ce sommeil profond, sommeil artificiel, Calqué sur le néant qui nous tombe du ciel, Rien ne brille sinon que l'invisible étoile,
Celle qui file en nous, de la vie, l'écheveau, Celle dont la nature obsède le cerveau, Celle qui de ma nuit vint soulever le voile.
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