Qu’est donc que ce sentiment Furieux, jaloux, étrange, douloureux Qui me traverse et m’émeut, oh mais tellement Bon Dieu ! Non ! Moi ? Amoureux ?!
Qu’avez-vous fait ô Seigneur des seigneurs Pourquoi me faire aimer sachant pertinemment Qu’aucune femme n’accepterait mes fleurs De toutes il fallut que ce soit elle que j’aimasse tendrement ?
Poète, bretteur, philosophe, physicien Et à tout cela ajoutez, messieurs, musicien Et moi je ne gardai de Cyrano tout les traits Je ne gardai moi bien sûr que son nez !
A son portrait, orné d’un tel nasigère Et à son contraire loin d’être le plus exquis des êtres sublunaires J’aime Roxane et je ne suis point Cyrano Peuh… Au moins lui il se jouait des mots
Ni panache, ni courage, en rien admirable Et en toutes choses complètement incapable J’aime la plus belle, je suis le moins beau J’aime la plus fine, je suis le plus sot
Mais… Quoi ? Serais-je entrain d’écrire ? Moi ? Comment ? Je la vois qui me sourit ! C’est elle ! Terpsichore, qui me tend une lyre Toute orné de guirlandes. Qu’elle est jolie !
Serait-ce possible ? Que les muses piérides Ont décidé de remplir mon énorme vide ?! Et comme Hésiode sur le mont Hélicon Me l’offrent à moi personne, à Paris, dans ma maison
Ce don ?! Non ! Ce n’est point le don Qu’elles m’offrent mais la rage Et bien sûr avec elle la passion Rage avec passion. Passion et rage. Mais quel alliage !
Mon Dieu, suis-je pour la première fois heureux ? Une plume à la main, sur le visage un béat sourire Oui. Oui, c’est de l’amour. Je suis amoureux. Ou aurais-je, seulement, envie d’écrire ?...
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