J'ai, au fond d'un tiroir, Gardé d'anciennes lettres, D'un être qui m'est chair, D'un être qui n'est autre que moi-même. Ce n'est pas que je m'en souvienne, Mais elles étaient déposées là , Comme au fond de moi-même.
J'ai regardé dedans, J'y ai vu un autre moi-même Que j'avais oublié, Dans un coin de ma tête Et avant que les mots ne me reviennent, J'ai ressenti la douleur de la perte.
Il y a des tiroirs qui jamais ne se referment, Un vieux secrétaire toujours entrouvert, Rempli de souvenirs, rangés pèle-mêle. Il suffit d'en prendre un et les autres reviennent, Qui nous laissent le coeur en peine, Alors, sur une feuille, on écrit une lettre, On écrit tout un poème.
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