La vie n'est pas aussi belle qu'elle n'y paraît. Les nuages ténébreux assombrissent le ciel bleu dévasté par la noirceur quotidienne des tourments. Est-ce qu'un jour, je pourrai enfin revoir les chaleureux rayons du soleil réchauffant autrefois mon cœur d'enfant mais terrassé par la méchanceté humaine ?
Est-ce qu'un jour, je trouverai la personne qui m'offrira un petit coin de paradis ? Qui sera sincère et m'aimera sans artifices, sans prétention ni intérêts et tel que je suis ? Une personne qui me comprendra et pansera mes blessures indélébiles. Si une telle âme charitable détourne son chemin pour me sauver de mon destin éploré, saurai-je la reconnaître et lui donner mon cœur ? Où serai-je assez stupide pour m'éclipser et rejeter l'unique chance de ma vie de goûter au bonheur tant espéré. Parviendrai-je à lui offrir mon amour avant qu'elle ne se lasse de ma conduite révoltée et ne décide de conquérir un autre cœur moins sauvage ?
Le bonheur n'est peut-être pas pour moi. Il m'est peut-être réservée, pour une raison que j'ignore, de supporter tous les malheurs de ce monde. Une vengeance de la vie, car injustement et inconsciemment, je l'ai trahie.
Les années meurent et je m'emprisonne dans les griffes de la mélancolie. Mon cœur fatigué s'affaiblit ; le courage et l'espoir s'amenuisent. Je n'ai plus la force de croire au destin, aux jours meilleurs qui illumineront mon existence épuisée. Un long sinistre et glacial tunnel obscur m'accompagne, comme une effroyable maladie dès que les premières lueurs de l'aube viennent s'immiscer discrètement dans ma triste chambre vide et solitaire ; ma future tombe qui se creuse un peu plus chaque jour.
La vie vaut peut-être la peine d'être vécue lorsqu'elle regorge d'événements heureux, qu'elle inonde d'amour sincère mon être recherchant l'âme qui partagera, pour un long moment, mon existence et touchera profondément mon cœur.
La vie est trop courte et le temps ne s'arrête guère. La jeunesse s'en est allée avant que je ne réalise que personne n'est à mes côtés. Peut-être que je ne connaîtrai jamais la béatitude de l'amour véritable, mais je le trouverai probablement dans une vie prochaine. Qui sait...
©Audrey-Parme Estevant, 15 mai 2013
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