Le Silence se sent comme si dans son sang, Des globules de son s'étouffaient en naissant. Les battements du cœur annoncent sa présence, Et, sans bruit, leurs coups sourds, se suivent en cadence.
Le Silence a des pas feutrés et caressants, Comme s’il voyageait sur un tapis persan. Il nous souffle dans l'ouïe sa vieille haleine moite, De sa gorge serrée et de sa bouche coite.
Le Silence est discret, tissant sa toile d'or, Sur les éclats d'argent de mots jetés trop fort, Ou le frisson du vol de la mouche qui passe.
Que naisse un différend, le Silence s'efface, Mais, lorsque l'on se rend, ou convient qu'on a tort, On reconnaît, alors, le Silence de Mort.
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