Une petite cour, ronde, au sol gondolé, Où volent en automne, aux vents écartelés, Mes pensées oubliées, ces mortes feuilles noires, Que ne peut retenir ma fragile mémoire. Au centre de la cour, où toute vie s'est tue, Là , se dresse toujours, cette vieille statue, Amie de mon enfance, à qui manquait un bras, Mais à qui la splendeur, ailleurs, ne faillait pas. Les arbres, tout autour, se sont penchés sur elle, Afin de protéger, la vieille demoiselle, De l'hiver qui approche et menace son cœur, De pierre fendre et pleurs, et d'autres impudeurs. J'entends encor mon rire, en lui prenant la taille, Et sens le goût salé de sa pierre de taille.
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