Que dois-je penser ? Je me suis trompé sur moi,
Ou alors, mon ami, je me trompe sur toi.
De ces deux aléas que faut-il en penser,
Sans trop prendre le risque de bien se tromper!

Mieux vaut se tromper que se tromper sur les autres,
Mais en faisant ainsi je deviens un apôtre
De la souffrance que je peux créer chez toi,
Qui nous amènent tous deux à bien des émois.

Mais faire souffrir c’est encore se tromper
Alors pourquoi donc sur soi-même se berner,
Si cela doit nous reconduire à de grands maux,
Mieux vaut me tromper sur toi avec mes idéaux.

Me tromper sur toi me fait faire des erreurs,
Qui sont de la vérité les dignes éclaireurs.
Alors je me trompe sur toi avec délice,
En me convainquant, avec humour et malice :
Je me tromperai sûrement sur toi un jour
Mais j’aurai tant raison sur toi un autre jour.

Mon ami, je te le concède assurément,
Je peux me tromper sur toi vraiment longtemps.
C’est peut être sur moi que je me suis trompé,
De cela il faut sans doute m’en détromper,
Pour ne pas avoir de nous une vue tronquée.

Que je me trompe vraiment sur moi ou sur toi,
Je m’invite en moi-même à agir lentement,
Pour me conduire aux erreurs judicieusement,
Qui me feront me tromper moins vite assurément.
Parmi les erreurs, certaines seront exactes
Qui éloigneront la tromperie de nos actes.

Finalement de cela que faut-il retenir.
Connais toi toi-même et que dans ton avenir,
La vile tromperie, tu saches t’en abstenir.