Ce poème est la réponse au défi de Donald, en date du 9 mai 2015 :
http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=3566&forum=21
Chacune et chacun est libre de faire ce qu'il veut, de lire le poème sans écouter les musiques, de lire le poème puis d'écouter les musiques, ou de lire la poésie et les musiques en même temps. Je vous le concède; cela vous prendra du temps. Les morceaux de musique sont de véritables "canons" musicaux qui illustrent et complètent ma pensée poétique. J'espère que vous y prendrez un plaisir similaire à celui que j'ai éprouvé en écrivant ce texte et en y associant les pièces musicales choisies avec délice.
Je suis étonné de me voir près du laurier, Tenant dans la main une fleur de genévrier. Es-ce donc bien l’enfant que je fus à sept ans? N’en doute pas me dit-il, en me taquinant, « Je me suis fait tout petit », et pour bien t’instruire, Ecoute maintenant ce que j’ai à te dire.
https://youtu.be/jlHh_Opj090
Regrette tu les temps si doux de ton enfance, Où, en Algérie, tu coulais une existence, Entre guerre et paix, sans penser au lendemain, Mais au milieu de quelques soucis, de chagrins, Dont tu ne connaissais pas vraiment la noirceur. Tu ne préférais voir, des fleurs, que leurs senteurs! Je ne voulais déjà admirer que le beau, Sans doute avec le regard d’un petit agneau! Reconnais- le donc! Dans ce temps de ton enfance, Devant les horreurs, vues avec indifférence, Tu voulais te faire tout petit, être secret, Et te réfugier dans ton univers discret.
Le laurier s’efface, un lagerstroemia prend place, Je vois alors un adolescent sans audace, Qui me regarde, sans désir d’être loquace. Avec un regard fuyant, il dit à voix basse : O tendre jeunesse, où est donc mon allégresse, Qui a été remplacée par une détresse. Je regrette vraiment, avec effervescence, Les jours heureux de l’enfance à l’adolescence.
https://youtu.be/M-ByYTeYr3Q
Après ces quelques mots, il retourne au silence, Et me scrute intimement avec connivence. Et puis sans plus rien me dire, il s’évanouit, Et laisse la place à une femme qui me séduit. Je m’attendais sûrement à voir un jeune adulte Me révéler mes traumatismes si occultes. Il n’en est rien! J’en serais donc pour mes frais! C’est alors qu’avec grâce, la femme me dit : Et si tu n’existais pas, … pourquoi j’existerais ».
https://youtu.be/qmqruqnj99M
Ces mots m’encouragent à m’éloigner du non dit. Les souffrances ont été brûlées par ce soleil Qui m’a fait cheminer vers un nouveau réveil. Les ailes de mes chimères ont bien disparu, Et mon âme a crié : l’amour m’est apparu. J’ai tant voulu inventer l’amour avec toi, Me dit-elle, avec une voix fleurie d’émois. Notre amour était si tendre et intemporelle Nous entraînant dans quelque passion charnelle ! Je me vois alors dans ce temps et je lui libelle : Auprès de toi, j’ai l’impression d’être un grand roi, De galoper comme un chevalier d’autrefois.
https://youtu.be/IOlHPIC4opA
Te souviens-tu, me dit-elle, de nos prouesses? Du kamasutra, pratiqué avec adresse! Que d’ébats floraux fécondés tout en finesse : La lavande bleue avec beaucoup de tendresse, Le tournesol, la position enchanteresse, Le chrysanthème qui a créé tant de liesse, La renoncule qui nous amène à l’ivresse, La campanule qui offre tant de largesse, La rose pourpre où je me comportais en ogresse, Et le camelia, me faisant devenir diablesse. Oh, oui, que je t’ai tant aimé avec passion A en perdre radicalement la raison.
https://youtu.be/yig8Fmv4nIk
Mon âme sensuelle était couverte d’or. Que tes notes florales d'agrumes et fruités, M'ouvraient la voie des délices sans ubiquité. En partant, la femme me dit avec raison : Jacques, l’amour qui dure n’est pas la passion. Sa voix s’adoucit et j’entends le mot souffrances, Mais qu’avait-elle voulu dire, avec assurance? J’entends alors une voix douce qui me parle Je regarde autour de moi et ne vois personne. Je suis là me dit-il, dans ta glace centrale, Ne me vois-tu pas, je te fais signe en personne. J’ai tant à te dire des souffrances de l’amour. C’est donc de toi que venait ce mot, sans détour. De moi, de la femme, de toi, me répondit-il, Avec perfidie, tout en fronçant les sourcils. Si l’amour peut te conduire à l’extase, dit-il, La mort d’un être très cher t’envoie dans l’exil D’une souffrance égoïste et si pernicieuse. Te rappelles-tu du décès de tes parents, Dont la proximité t’avait paru odieuse. Pourquoi les avoir aimé d’un amour ardent, Et connaître ainsi des émois inconsolables? Je les tant aimé, en suis-je donc blâmable. « Mes yeux se sont voilés à force de pleurer »
https://youtu.be/tEGGvlLTuh0
Si aimer, c’est devoir souffrir, alors sangloter Doit faire partie de nos désirs, sans nous blâmer. Et puis aimer est si doux à notre équilibre, Ne le pensez vous pas, mon double si fébrile! Loin de mon aimée, je suis en langueur sans elle, A chercher en bien des évènements querelle. L’amour aurore construit un bel avenir, L’amour au zénith appelle des souvenirs. De souvenirs en souvenirs, il n’y a que toi, Loin de toi, je ne connais que le désarroi, Je ferme les yeux et je vois ton seul visage Qui est de mon affection pour toi le présage.
https://youtu.be/VWJhR9gbV78
Eloigne toi de moi, mon double, qui se trompe, Certes les souffrances peuvent altérer l’amour, Qui connaîtra des hauts et des bas, certains jours, Mais la culture d’un amour don sans artifice, Peut le conduire à de puissants feux d’artifice.
https://youtu.be/GyBl-EQ1hn0
Je veux un amour coloré en jaune, en rouge, M’abandonner librement à sa force ultime, Et qu’au fond de mon âme, dans mon cœur tout bouge, Comme dans la musique où tout est si intime.
Je regarde dans la glace et ne vois personne. Je me dis à moi-même : je suis là en personne.
Jacques Hosotte
|