Je dédis ce poème à Exem et à Marco.
Je désirais vraiment leur répondre après leurs magnifiques écrits. Ils m'inspirent comme beaucoup ici.
En optimiste invétéré et en homme d'ailleurs, et peut être un peu d'ici, je leur propose donc ce poème-ci :


Laissons les divins cieux gérer leur infini
Et occupons-nous de notre monde fini.

Que faut-il que nous retenions du désespoir,
Qui occupe tant notre monde sans espoirs.
Il peut nous tenir lieu de lumière en notre être,
Et sait en tout instant se faire reconnaître.
Laissons-nous aller au mépris du désespoir
Et changeons-le en respect, dont nous serons juge,
Pour faire d’icelui un intime refuge.
Il sera notre allié mais pas notre assommoir.
Si devant toute souffrance notre pied butte,
Contre le vil désespoir, entrons donc en lutte,
Et laissons la place au doute, à la dispute.
Qu’ils résonnent en nous comme des airs de flûte.
Nos lois contre le désespoir seront nos délices
Qui nous permettront de le combattre avec malice.
Et faisons tout pour que cet ennemi se retire,
Car, au-delà de lui, il peut y avoir pire.

Et que pouvons-nous faire contre son empire ?
Si le pire empire, y aurait-il plus à dire,
Et laisserons nous le destin nous y conduire.
Autant se consoler de tous nos grands malheurs,
Dès lors que le pire sera notre agresseur.
Et puis, dans cette affaire, soyons stoïciens,
Le pire dans le pire, c’est de bien l’attendre,
Alors comportons-nous en académiciens,
En pensant que le pire peut se faire attendre.
Et n’oublions pas que la vie peut faire bien pire
Et qu’à le laisser faire, il pourrait nous en cuire.
Alors de lui, ne gardons que la mémoire
Et que s’éloigne, loin de nous, toute sa gloire.
Et calmons nous, « le pire n’est pas toujours sûr »,
Devant l’espérance, il s’efface, je vous l’assure.

Invitons-nous à bien évoquer l’espérance,
A être conquis par elle sans complaisance,
Afin qu’elle couronne nos désirs de fleurs
Aux parfums élégants, fruités et enchanteurs.
L’espérance nous donne une vive assurance,
Pour galoper vers la victoire avec aisance.
Elle nous exhorte à laisser tous nos couteaux,
A nous désenchaîner de tous nos lourds fardeaux.
Avec elle, nous aurons tout ce que nous désirons,
Et nous parviendrons à ce que nous aspirons.
L’espérance peut être une réponse au silence,
A celui des dieux, sollicités en urgence,
A celui des hommes brigués avec impatience.
Elle doit nous mener à des actions bénéfiques,
Résultant d’une révolution pacifique.
Tu es un pont levis ouvert dans notre cœur
Sur la sortie des illusions et des rancœurs.
Tu nous libères de toute idéologie
Pour nous créer des actions libres, sans gabegie.

Et Dieu, qu’il fleurisse le jardin de ton cœur !
S’il devait vraiment gouverner tous tes labeurs,
C’est là, mon ami, qu’il faudrait craindre le pire,
Celui-là serait sûr, dans ton cher avenir.
Ne t’abandonne pas à toutes tes barrières,
Qui font du pire le maître de tes prières.
Espère, si tu n’obtiens rien, ce n’est pas grave,
Dis-toi que le pire ferait plus de ravage.
Attends que l’on te donne un peu, voire beaucoup,
Et dis-toi qu’alors cela vaudra bien le coup.
Le sais-tu, mon cher et tendre ami,
Toi que la poésie a conquis ?