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Nouvelles confirmées : Ma fille, (Saint Pétersbourg 2)
Publié par Loriane le 07-06-2012 13:58:34 ( 1259 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Ma fille ( St Pétersbourg 2)


Ma fille,

Tu le sais, ma fille, je suis d'une insatiable curiosité, qui fait que la patience est une vertu dont je ne suis pas pourvue.
Et donc, je ne sais pas attendre, voici pourquoi mes valises à peine posées, dés le premier jour, de bonne heure le matin, je suis partie seule, puisque mon hôtesse travaille. 
Je me suis vêtue comme lorsque l'on part en campagne, bottes confortables, manteau ample à grandes poches, une pomme et la bouteille d'eau dans le sac glissée sur l'épaule, mais à l'intérieur du manteau pour plus à la fois de sécurité et de liberté de gestes.
Les mains libres, l'appareil photo braqué sur tout ce qui peut se photographier, se désirer. Je suis sortie de l'appartement.
L'appartement d'Ekatérina se situe sur Nevski prospect, qui est l'artère centrale de Saint Pétersbourg. 
Cette très longue avenue traverse le centre de la ville d' Ouest en Est. Elle prend naissance sur les bords de la Néva, au pied de ce merveilleux palais de l'Ermitage, le joyaux de la ville, et elle se termine face au monastère Saint-Alexandre-Névsky, à quelques mètres de mon lieu de résidence.
Ma chère Ekatérina habite un merveilleux atelier de peinture sous les toits, il est de vaste dimension. 
C'est en fait un ancien appartement communautaire de l'époque communiste, situé sous les toits au huitième étage de l'immeuble et il surplombe une immense cour plantée d'arbres, et agrémentée de quelques statues, ce jardin est une vraie palette de couleur pour mon amie peintre. 
Il y a encore seulement quelques dizaines d'années, en fait, dans un temps pas si lointain, vivaient dans cet endroit six familles de plusieurs personnes, et la cour n'était encore que tas de cailloux et herbes rares. 
On entre dans le logis, par une double porte qui ouvre sur un corridor vaste, très long et large qui permettait la circulation de ces familles vivant entassées dans, chacune deux petites pièces devenues aujourd'hui, après la suppression des cloisons de vastes chambres. Il y a donc maintenant, quatre chambres spacieuses, une immense pièce à vivre et l'atelier de peinture lui même, ouvert sur un mur de baies vitrées, royaume du ciel et de la lumière.
En regardant ce lieu de vie, en regardant les personnes dans la rue, en voyant la ville entière, je suis stupéfaite du miracle que ces gens ont accompli, et de la rapidité avec laquelle, ils ont effacé les traces d'une vie qui leur pesait tant.
Cette ville outre ces charmes, a une histoire particulière car assez récente, et surtout parce qu'elle est née d'une décision unique et réalisée en une seule fois. Fait, qui est fort rare en Europe, car notre vieux continent est connu pour être le lieu où les civilisations se sont installées lentement progressivement souvent en longues périodes successives et différenciées, donc reconnaissables.
Mais ici rien de tout cela, et si l'histoire en a décidé autrement c'est à la suite de conflits comme de bien entendu.
Au Seizième siècle les Russes et les suédois furent en guerre durant de nombreuses années (la guerre du nord), et c'est en 1703, il y à donc seulement trois siècles, que les Russes remportèrent cette guerre de territoire qui leur permettait enfin cette ouverture stratégique sur la Baltique, au bord du golfe de Finlande, et leur donnait l'opportunité de s'implanter et d'ouvrir, ce qui était important pour eux, un port sur le delta de la Néva.
Ils construisirent donc tout d'abord dans l'urgence d'asseoir la victoire sur des bases solides, une forteresse militaire sur une petite île de la néva( l'île aux lièvres). 
Dés la victoire assurée le tsar Pierre le grand entreprit de consolider son acquis de stratège et décida de construire en ce lieu de marécage et d'îlots épars, une ville entière conçue en une seule étape, sur un temps relativement court .
Cette volonté, cette impulsion, d'un concepteur unique et désireux de s'installer rapidement, comme je te le disais, s'inscrit dans l'organisation géographique, et se lit très clairement dans le plan de la ville faite de rues tracées droites et régulières qui se croisent géométriquement à l'instar des rues de New-York . 
Pierre le grand fut le grand initiateur du projet de construction de cette ville voulue et conçue par lui. On retrouvera même des esquisses d'ouvrages et diverses cartes faites de ses propres mains. 
Il fut en fait le maître d'oeuvre de la cité qu'il baptisa sans attendre en 1703 en la dédiant à Saint Pierre, d'où elle tire son nom de "Sankt-Pieterburgh".
Pierre le grand choisit ensuite lui même, pour sa ville, l'emplacement fort important pour tout monarque, du futur centre religieux et spirituel . Il y fit construire un important et superbe monastère, implanté sur un grand espace, occupé de bâtiments, chapelles, èglises, jardins, lieux de vie etc... encore en état à ce jour quoique bien endommagé par l'occupation du gouvernement communiste.
Le tsar, fin stratège, donna à ce lieu de prières et à cette nécropole, le nom d'un saint prince très vénéré des russes, Saint-Alexandre-Nevski.
C'est ainsi que la route d'accès du palais royal, au bord de la Néva jusqu'au lieu de prières prit le nom de perspective Nevski et reste à ce jour l'artère principale, "les champs Elysée" de la ville. 
"Champs Elysée" Russe que j'arpente dans tous les sens chaque jour depuis mon arrivée. 
Je quittais donc le merveilleux atelier de peinture sous les toits de mon amie. Mais au sortir de l'appartement pour ma promenade de découverte, et seulement à ce moment, et oui, c'est ainsi ma fille, ta mère est encore une étourdie, et donc je me suis souvenue que l'euro n'est pas la monnaie locale et que je devais me mettre en quête de quelques roubles. Bien sur il était juste temps de se le rappeler !.
Trouver une banque ne fut pas si facile que cela pourrait y paraître. 
Toutes les annonces sur les magasins sont en cyrilliques et si cette écriture est fort belle, je ne sais malheureusement pas la déchiffrer, ni même la reconnaître. Pour moi cela reste juste à mes yeux de très jolis dessins dont le sens m'est inaccessible. 
Pour compliquer encore la chose les banques, comme les hôtels d'ailleurs se trouvent souvent en étage avec d'autres entreprises et les panneaux encore écrits en Russe, cela va de soit, avec des flèches indiquant leur emplacement ne me servent à rien. 
Il me restait donc à me renseigner auprès des passants, à demander, mais tu le sais le russe pour moi est du Chinois et peu de personnes ici parlent Anglais.
Mais en insistant comme je sais le faire, et avec de grands sourires, les mains, les mimiques que Mémelle m'a enseigné, le miracle se produit toujours.

Je marchais les oreilles aux aguets de ces accents russes, les yeux heureux de tant de belles choses.
Les femmes russes sont d'une grande élégance et coquettes, raffinées. 
Très peu sont négligées elles sont fort belles. Je n'ai vu dans cette foule que de bien jolies personnes. 
De plus l'obésité na pas cours ici. Ces gens se portent bien et semblent heureux de vivre.
Parmi les particularités, j'ai vite remarqué que traverser la rue, ici, se fait uniquement dans le passage réservé et pas n'importe où ! Je dois donc me départir de ma manie de passer vite entre deux voitures, quand l'envie m'en prends. Ordre et discipline règne, la différence avec la France est notable. 
On ne traverse pas non plus n'importe quand. Il faut attendre le feu vert destiné aux piétons, et la petite sonnerie qui semble dire " avance, dépêche-toi"
Il existe ici, un système astucieux que nous serions bien inspiré d'adopter en France. C'est un affichage de compte à rebours au dessus de chaque feu pour piétons et qui nous renseigne sur le temps qu'il nous reste avant d'atteindre l'autre trottoir, et si il est nécessaire de presser ou non le pas pour traverser.
De toute cette organisation Il ressort une impression de calme malgré la foule très dense.
En revanche, j'ai vu peu, disons plutôt pas de vélo, les voitures occupent tout l'espace de la chaussée et de la circulation.

A ce sujet, si les voitures sont nombreuses à l'intérieur de la ville, il n'en va pas de même sur le réseau routier. 
Et pour le peu que j'en ai vu, les routes ne sont guère surchargées. Et même alors que nous survolions la Pologne, je m'appliquais à suivre les routes depuis le ciel et il est remarquable de constater que le nombre de véhicules en circulation est tout à fait infime.
La France vue d'en haut, offre un tout autre aspect et apparaît en comparaison comme une incroyable fourmilière.
Le survol de la Pologne et d'une partie de la Biélorussie, montre une campagne vaste de cultures et de champs et des villages tout en longueur, alignés le long des routes, mais dépourvus semble-t-il de centre, place-mairie-église, comme en possèdent nos bourgades Françaises.
Cette organisation du pays, en fait ne se remarque pas depuis le sol, car nous visitons plus volontiers les villes ignorant du même coup, la vie réelle, de la plus grande partie de ces pays.

A bientôt

Loriane Lydia Maleville

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
christianr
Posté le: 09-06-2012 13:28  Mis à jour: 09-06-2012 13:28
Plume d'Or
Inscrit le: 17-03-2012
De: Boisbriand, Québec
Contributions: 125
 Re: Ma fille, (Saint Pétersbourg 2)
Intéressant ce «rapport» de voyage... Cela m'inspire à faire de même de mon voyage que j'ai fait en France!
Loriane
Posté le: 09-06-2012 14:47  Mis à jour: 09-06-2012 14:47
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9500
 Re: Ma fille, (Saint Pétersbourg 2)
OUi, raconter sans tomber dans le dépliant touristique ne me tentait pas aussi, je me suis rappeler qu'une bonne Dame Française à laissé sa trace en écrivant à "sa fille".
Ce qui fait que tous mes enfants sont devenus "ma fille"
Excellente idée, raconte nous TA France, ton regard peut se révéler très intéressant.
Allez vas'y.
Merci de ton com.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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