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Nouvelles : Le tombeau des lucioles
Publié par Loretta le 31-03-2015 22:00:00 ( 1058 lectures ) Articles du même auteur



C’est un soir comme un autre que je passe devant mon ordinateur à vagabonder sur l’Internet, recherchant, entre autre, un jeu à faire, un texte à lire, un film à voir… En tapotant sur mon clavier, je me souviens du titre d’un film que l’on m’a conseillé. J’ignore totalement de quoi il parle, je ne sais absolument pas ce qu’il s’y passe, mais je décide de le regarder et de découvrir par moi-même ce qu’il en est.

La vidéo est lancée en quelques clics, et je m’installe confortablement sur ma chaise, une tasse de chocolat chaud à la main.

Le film commence, et j’arrête de gesticuler, emportée par la beauté graphique, dès le début. Je bois une ou deux gorgées de lait, les yeux rivés sur l’écran, sans pouvoir les y détacher. Je fronce les sourcils régulièrement, car le début est trouble, rapide et je peine à suivre les actions qui se bousculent dans une rythme haletant.

Cela ne fait même pas vingt minutes que les images défilent devant mes yeux, que je ne les perçois déjà plus. La vue troublée par mes larmes dégringolant le long de mes joues, le son entrecoupé par mes reniflements, je suis obligée de mettre sur pause pour reprendre mes esprits. Je soupire avec force plusieurs fois afin de faire partir toutes les émotions qui me submergent.

Je retourne au film, un mouchoir sous le nez et les mains tremblantes. L’histoire se poursuit et les larmes aussi. Pendant un instant, je ne me rends presque plus compte que je pleure. Mon esprit est totalement immergé dans le conte et plus rien autour de moi ne peut m’en faire sortir avant la fin.

Je regarde ce film qui nous jette au visage toute la cruauté de la guerre, toute la cruauté humaine. Après les larmes, je m’aperçois que c’est de la colère qui monte en moi. Mais pourquoi ne fait-il rien pour les aider ? Comment peut-elle les voler alors qu’ils n’ont plus rien ? Comment peut-on être aussi aveugle à la souffrance d’autrui ?

Je me mets à penser que, Je n’aurai jamais fait ça, moi. Je ne les aurai pas abandonnés, je n’aurai pas pu m’y résoudre. Mais j’ai beau essayer de m’en convaincre, je ne pourrai jamais savoir ce que j’aurai fait si j’avais été là-bas à ce moment-là, en face d’eux. Mon cœur se serre lorsque je réalise que je ne peux rien faire alors qu’ils m’inspirent tant de peine et d’affection.

Les images défilent encore et encore et une nouvelle bombe explose dans mon cœur. Je lâche la tasse que je tenais entre mes mains, et elle vient s’écraser au sol dans un gros fracas, laissant gicler le reste de lait chocolaté sur le lino gris. Cette fois, ce ne sont pas des larmes dues à l’émotion, ce sont de véritables larmes de tristesse qui glissent sur mon visage. Je lève une main et la pose sur ma bouche pour tenter de calmer mes sanglots, mais rien n’y fait. Ma vue est embuée et je ne perçois plus que quelques formes diffuses, seule mon ouïe est encore opérationnelle et me témoigne, de par la beauté incroyable de la musique, que mes larmes n’ont pas fini de couler.

Je me rends compte que le film est terminé lorsque mon écran devient noir, mais mes pleurs ne cessent pourtant pas. Je me lève afin de me ressaisir et fonce me laver le visage à l’eau froide. Peut-être feront-elles partir les larmes ? Devant le miroir, je découvre mes yeux bouffis par l’eau salée, mes joues rouges et mon nez irrité.

Je rejoins ma mère dans le salon pour me changer les idées et tenté de sortir de ce tourbillon d’émotion presque insoutenable maintenant. Celle-ci me regarde d’un air interrogateur, sans pour autant oser me demander quoique ce soit. J’ouvre la bouche pour dire quelque chose, et l’unique parole que je peux prononcer est : « Elle est moooooooorte ! » dans un spasme lacrymal incroyable.

Aujourd’hui que j’ai recouvré mes esprits, je me dis que ce film est une véritable torture émotionnelle, mais également un chef-d’œuvre incontournable de l’animation. Et lorsque je l’ai vu une deuxième fois, une troisième et une quatrième fois, les larmes ont continué à couler sans s’arrêter, et chaque fois je le redécouvre encore plus pleinement que la fois précédente, l’appréciant de plus en plus.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Boris
Posté le: 01-04-2015 01:25  Mis à jour: 01-04-2015 01:25
Accro
Inscrit le: 27-01-2015
De:
Contributions: 190
 Re: Le tombeau des lucioles
Petit delire ? ...

j'ai relève une anomalie dans ton texte,

le son entrecoupé par mes reniflements

seule mon ouïe est encore opérationnelle et me témoigne, de par la beauté incroyable de la musique

ne serais-ce pas plutôt : seule mon ouïe est encore opérationnelle et me témoigne d'une façon entrecoupé, de par la beauté incroyable de la musique ?
emma
Posté le: 01-04-2015 21:51  Mis à jour: 01-04-2015 21:51
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Le tombeau des lucioles
Chère Loretta,

L'auteur de la nouvelle qui a inspiré le film a vraiment perdu sa sœur qui est morte de malnutrition pendant la guerre.

L'auteur a, je pense, voulu honorer la mémoire de sa sœur et se libérer de cet épisode traumatique.

Il faut avoir cela a l'esprit pour comprendre la violence morale du film.

Il y a à boire et à manger dans la culture manga et plus de n'importe quoi que de chef d'oeuvre, mais ce film est, en effet, un véritable chef d'oeuvre de l'animation.

Merci pour le partage,
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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