La chaise d’en face, Isolée,observatrice, D’un vide qui danse au rythme de son fils, Une chorégraphie qui fait couler les larmes du plafond, De grosses gouttes visqueuses s’écrasent au sol et se noient tout au fond, Tout au fond d’une mémoire douteuse face à son reflet putréfié, Tout au fond d’un regard oublié La porte s’ouvre pour laisser entrer le vent, Faisant virevolter les longs cheveux d’un vieillard assis au milieu et qui attend, Faisant s’ouvrir l’unique fenêtre violemment, Et redonnant vie aux notes blanches et noires du piano, Tandis que les lettres se lisent, se déchirent et se brûlent, Et qu’au coin, près de la chaise, la trompette hurle. A la moitié de la lune, A la mort, Au sort qui semble pleurer la flore. La chaise d’en face, Seule,spectatrice, Des robes qui jaillissent du néant et déferlent à l’intérieur d’un cœur, Qui bat lentement au rythme d’une éternelle prière qui ne s’entend pas, Qui bat lourdement au rythme des anciens pas, Des yeux qui se divaguent, cherchent et se perdent ailleurs, Et des mains ouvertes, paumes face au ciel qui tiennent des fleurs, Toutes ténébreuses, Toutes pâles, silencieuses, Attendant les petites gouttes de pluie, Attendant une lettre, un message, un cri. La chaise d’en face, Observatrice, D’un chef d’orchestre qui dirige avec une main l’Apocalypse, Et au milieu de la terre, la mère attend son fils, Le soldat, Mort ou blessé mais victorieux au milieu d’un combat.
Khalid EL Morabethi
Maroc / Oujda
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