Sur le bord de l'étang qui se tend et s'étend Jusqu'au proche horizon qui limite la vue, Je contemple , content, le vieux temps qui prétend Avoir fait du flacon, la coupe que j'ai bue.
Les ondes frissonnantes entrelacent leurs Longues interférences en bouquets de pleurs, Déposés à mes pieds, à la triste mémoire Des heures et des ans que je n'ai pas su boire.
O toi ! mon vieux étang, ô lac ! absurde et feint, Ridicule miroir aux souvenirs sans tain, Tu n'es plus qu'une tache abondante de boue.
Vase de vase noire, où l'horreur se dénoue Sous ta surface nue, pour rejaillir, soudain ! Opaque réflexion de sentiments lointains.
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