Après avoir reçu, du fouet, le soufflet, Et couru dans le froid, sur un coup de sifflet, Pour casser la caillasse, ou travailler la terre, Le prisonnier devient l'ombre de la lumière.
Il obéit au Monstre, ayant perdu son Dieu, Et blasphème en silence, en regardant les cieux, Dont il sent la froideur, sur sa tête qui gèle, Et le noir abandon, tandis qu'on le flagelle.
Celui-ci, revenu de l'enfer de son camp, Ne pourra plus jamais, marcher la tête haute, Comme si sa douleur eût été de sa faute.
Celui-là , qui subit beaucoup trop de tourments, Ne reviendra jamais de la terre ennemie, Sa tête, sous les coups, s'est, hélas, endormie.
|