(Petite fable en écho à Kjititi ! )
« Voyez, pauvres mortels, voyez comme je suis tendre Et regardez mes blancs : ils sont blancs, beaux et fermes Comme mes flancs sont sains ! Élevés à la ferme Car sans exagérer, je suis belle à me pendre
Mon amour est juteux, je vous le sers à point Et ma peau caramel tendrement se craquelle Hélant de vos papilles le plus doux des appels De mon cou à ma croupe je suis le bonheur oint
D’une sauce de cèpes, de truffes et de giroles J’embaume ce parfum que la jupe d’Éole Porte jusque aux nues par les cheminées A l’ascension d'un monde qu’il entend dominer
Car vous vous souviendrez, très au-delà des âges Du repas partagé en ce fier jour glorieux Gravé sur vos palais en souvenir furieux J’évince à jamais les poulettes d’élevage »
Ainsi parlait la poule, du four à peine sortie :
Des plus fats d’entre nous, il en va bien ainsi Quand bien même le cou, on leur a raccourci Ils n’en demeurent pas moins d’eux-mêmes tant pétri Qu’ils se croient éternels alors qu’ils ont péri
|