Réponse au défi de la semaine :
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Dans un lieu gardé secret depuis des millénaires par les animaux, des délégués se concertent. Ainsi, Mr Donald, représentant des canards de toutes plumes, se trouve face à son homologue, Madame Cocotte, militante acharnée pour la libération des poules. Le canard prend la parole :
« Nous n’en pouvons plus de ces humains. Ils nous gavent à la chaîne pour déguster nos foies malades aux fêtes. Et nos congénères confinés sur des lacs communaux malodorants ne reçoivent comme pitance que des croûtes de pain rassies, voire pourries, ou des biscuits dégoulinant de bave de bébé. Il n’est pas rare qu’ils soient lapidés par les sales gosses de passage. Le pire est notre situation en Chine où nous sommes très prisés et mis à toutes les sauces à l’orange ou laqués. – Considérez-vous comme vernis pourtant par rapport à nous, poules et poulets. Les hommes ne nous considèrent que comme des amas de chair bon marché. Nous finissons exhibées dans des rôtisseries, les fesses à l’air ! Ils nous élèvent dans des hangars où la promiscuité est un euphémisme. Des ampoules jaunes sont notre soleil et la couleur verte des murs tente de nous rappeler l’herbe que nos pattes ne fouleront jamais. Arrêtez de vous dandiner en vous plaignant, avec vos airs supérieurs ! – Notez, pour votre gouverne, Madame Cocotte, que je me dandine naturellement et non pour me donner un genre. Je vous concède que votre situation est… – Et que dire de ces usines à pontes ? Toutes ces mères ne connaitront jamais la joie de couver leurs œufs, de voir leurs petits briser leur coquille et un jour leur dire un tendre « Maman ». Nos œufs et notre chair emplissent le ventre des hommes chaque jour alors que vous ne les nourrissez qu’aux fêtes. Cessez de cancaner sur votre misère ! La nôtre est plus profonde et terrible ! De nous deux, quel est le véritable dindon de la farce ? – Ne mêlez pas Monsieur Glouglou à ceci ! Que préconisez-vous, ma chère ? De vous envoler ? La nature vous a dotée d’ailes qui sont incapables de vous élever dans les airs. Il faut donc en conclure que votre destinée est d’être l’esclave de ceux qui vous dominent. – Comment osez-vous ? Vous vous croyez une race supérieure car vous pouvez voler ? Et pourtant un coup de ciseaux dans votre plumage et vous voilà cloué au sol, comme nous ! – Il nous faut unir nos forces au lieu de nous affronter de la sorte. Nous avons le même prédateur et il est redoutable. – Et coriace ! Que faire ? – J’ai récemment pu entrevoir une scène intéressante au travers d’une fenêtre anglaise. La famille regardait un écran où apparaissaient des mouettes, des corbeaux et des corneilles. Des cris de terreur ont soudain résonné. Selon un certain Hitch Coq, il semble qu’ils puissent constituer une menace pour les hommes qui les craignent. – Allons donc lui demander conseil. Mais, avant de clôturer cette réunion, entamons notre chant de ralliement :
C’est la lutte ornithologique Groupons-nous et demain Les ailes et les plumes vaincront Le genre humain
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