Et après ...   Et après... Tes bras pendent et glissent Miette de vie, Ta peau comme un préjudice Racornie, Rêche comme le chagrin, Ta vie est desservie. Démunie face au hutin.
Ton corps est avarie, Devenu rampant, assigné au sol, Tu tatillonnes, viens en tapinois Tu taraudes en désespoir fol, Et chevrotant, raidi d'empois. Tu as englouti ton capital, Et savouré tes épousailles, Détruit sur le temporel pal. Par ton goût des batailles.
Quand encore gommeux gandin Pédant et ampoulé, Planté ferme, oublieux du déclin Épris de ta beauté, Tu rayais le vieux insignifiant, L'inutile oublié de l'agonie, Porteur de l'affront mendiant Aussi laid comme une avanie.
Que savais-tu de l'insidieux rance Quand les regards te font injure ? De l'anéantissement qui avance Et de ton corps sous la bure ? La saison est aux cendres, Obsolète hère désuet Que peux-tu attendre ? L'avenir est en arrêt.
Demain tu seras ganache S'abiment tes heures d'or Ta vie fait relâche Guignol est mort; La laideur brouille ton image, Ta silhouette cède et plie, Chaque jour est un pillage.
Du panier des fleurs de la vie Tu as fais sauter l'anse, Futile, besogneux ou lâche, Ne t'adonnes pas à la transe.
Alors, Cultive ton esprit sans relâche C'est son aura salvateur Qui illuminera ce naufrage Venu du phare intérieur, Avec le brio d'un tendre aréopage Car chaque instant est un voleur.
Loriane Lydia Maleville
|