( A Anna Politkovskaïa , à Boris Nemtsov )
Ecrire, Quand d'autres ne pourront plus De leurs plumes, crier la vérité Sous le plomb du mensonge.
Connaissons-nous le prix de l'écrit Quand on le paye de sa vie, Une femme est morte Dans une cage d'escalier, Pour des mots.
Connaissons-nous le prix De l'opinion libre, Un homme est mort sur un pont Quatre balles dans le dos, Le visage de la vérité fait peur.
Ils étaient une centaine Peut-être plus, à défiler Quand nous étions plusieurs milliers Diras-tu que nous avons plus de courage Face à la barbarie, face à l'intolérance ? A quoi bon les belles phrases ! A quoi bon les belles envolées ! Aujourd'hui, je me tais Je n'ai pas leur courage Tant de bonheur à défiler en France !
Un homme est mort, pas très loin Demain, d'autres paieront De l'avoir suivi, Pour des mots.
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