Mettre le feu à des instruments de musique Révèle chez celui qui le fait un sens inique, Et le faire au nom d’Allah, ou de tout autre Dieu Le conduit dans la fange de l’histoire. Parbleu! Je l’y range bien avec toutes celles et tous ceux Qui se moquent de tout et ne respectent rien, Et voient ceux qui ont des croyances en cons, en vauriens. Sont-ils l’intelligentsia ? Ils sont des bobos ! A leur égard, je suis Charlie mais pas Charlot.
Comment peux-t-on desservir ainsi la musique, Et l’éloigner dans de telles voies funéraires. Sans toi, la vie serait pour moi un dur calvaire, Qui me ramènerait en des temps jurassiques.
Je te place, amie, au dessus de la sagesse; Devant toutes les philosophies, tu t’effaces. En confidente de mon être, tu te presses. Tu sais me faire aimer la mort avec audace.
La musique est un fier galion à grandes voiles Qui vogue, sous le vent, au milieu des étoiles, Sur la mer de mes espoirs, de mes désirs tendres, De bonheurs, qui sans elle, se feraient attendre.
Des effets sourds de la douleur, elle me protège Et m’entraîne dans les douceurs de ses arpèges, Pour bien m’y recueillir comme dans une toile Aux coloris féériques que rien ne voile.
Oh vive musique, qui en mon cœur, s’envole, Comme des papillons butinant tu survoles Les vallons et les prairies fleuries de mon âme Qui, dans le beau miroir de mon bonheur, se pâment.
Que tu sois concerto, symphonie, aria, j’ose Défier l’espace, le monde et toute chose. Au milieu de tous tes soupirs je peux grandir Et, les occasions manquées, pourvoir les saisir.
La musique a devant mes mots la préséance, Elle est plus encore que de simples mots qui pensent, Que rien ne peut arrêter, pas même un outrage. L’amour s’y déploie, là où les peurs font naufrage.
Après toi, les silences t’appartiennent. Ils m’irradient d’émotions diluviennes.
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