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Poèmes confirmés : Vision
Publié par Loriane le 19-05-2012 21:50:00 ( 1584 lectures ) Articles du même auteur
Poèmes confirmés




Vision

Sous le cèdre, dans la loggia de verre
Une étole de soie ambre
Glisse mollement du banc de fer
Elle distille un parfum de septembre
Et exhale un troublant mystère
Sur les peintures de la Verrière.

Derrière la marquise
Ouvrage d'art coupe-brise
Qui filtre la tendre lumière
Les vitraux de gemmail
Protègent l'ambiance de serre.
Baignée d'un soleil jaune corail
Peint sur le verre, ors, et siennes mordorés
Tressent sous un nuage de glycine
Un fort et noueux pampre natté,
Qui élève son ombre satine
Et porte une vaporeuse chevelure.
Mousse ceinte de fines dorures.
Nuage de mille fleurs violet mauve
Création sucrée de tendre guimauve
Que des éclats solaires capturent
Élégante et gracieuse guipure
Que la douce beauté suave sauve.

Dans la grande véranda
La lumière rasante vient jouer,
Elle illumine, de face, la longue paroi
Qui porte sur le verre gravé
Du malicieux maitre Alfonse Mucha
La troublante "Dame au camélia".
Précieuses sur la patine satinée
Des losanges de parquet ciré,
Délicat séjour des brodeuses,
Une conversation, une boudeuse,
Sont ça et là, disposées,
Couvertes de toiles anciennes,
Là, une élégante méridienne.
Tissu broché et riches bayadères.
Qui resplendit telle une lumière.
Au centre un gracieux Récamier,
Tendu de rouge velours panné,
A l'abri d'un paravent trois feuilles,
Délice de fleurs de nacre et d'ivoire incrustés.
Sur une laque brillante noire, comme le deuil.

Au mur adossée une crédence
Porte fière les plats d'argent,
Un sublime bronze de Paons Immenses
Entourés, De biscuits de talent.
Un haut chandelier fige sur ses branches
De longs pleurs de bougie, larmes molles
Une coulée blanche, fragile avalanche
Explosée en nuée de gouttes sur le sol.
Des soleils de dahlias, de pervenches
Partout sur des guéridons et des consoles
Offrent dans de charmants vases
Des rondes de fleurs folles.
Des boules bleues d'hortensia
Mariées aux faïences bleutées de Delf.
Piquées de perles, de rubans, de poinsettias.
Le gracieux compotier de cristal
Décoré de grassouillets petits elfes
Expose l'exotique ananas royal.
Et sur la marqueterie de la table
Le bouchon gravé, le carafon extra
Cristal de Murano ou Baccarat
Et un flacon de précieux vin de sable.
Ici et là, vibrent, fantaisie de grâce
Une subtile foison de lampes colorées
Doux flamboiement parsemées dans l'espace
Tulipes d'esthète en pâte de verre doré.,
Témoin d'art nouveau, audace, fontaine Wallace,
Et lumineux champignons signés Emile Gallé.


Vers le fond de ce jardin d'hiver
Une fontaine chante, un roucoulis craché
Sur un profond évier de pierre
Qui se reflète dans la haute psyché.
Un chèvrefeuille s'enroule
Sur une gloriette de fer forgé
Un écritoire chef d'œuvre de Boulle
Et un bonheur du jour au tiroirs secrets,
Exhalent l'eau de rose et l'entêtante violette,
Le musc, l'Ilang, le jasmin, le muguet suranné,
Les effluves de pétales de fleurs sur des assiettes
Et l'odeur entêtante des lianes de rosier.
Sur la chaise longue en rocaille
Se balance la crinoline abandonnée,
Les longs gants, la capeline de paille,
Deux souliers de satin, un éventail moiré
La longue robe de shantung de soie
Brillant bleu camaïeu de lune levée
Couleur de la douce nuit sur le toit.


L'ombre s'étale dans le jardin,
La porte vitrée s'ouvre avec lenteur
Quatre griffes du divin félin
Poussent et entre dans la lueur,
En quête de son douillet coussin
Paisible symbole du bonheur.
Lent, il rampe danse, avance
Précieux habitant de douceur
En silence, yeux en observance
Le Persan est un empereur
Le doux souffle d'air entre avec lui
Fait voleter les pétales, la charmille
Et voici d'un coup son pelage fleuri
Les éclats de lune scintillent
Et maquillent de bijoux, doux Mistigri.
Fauve aimé au parfum de vanille,
Qui agile, d'un seul bond précis
Se soulève, éclair souple, ombre qui brille
Ses muscles habiles jamais ne vacillent
Et s'élèvent sans que le parquet ne crie.
Dans l'ombre légère de lapis-Lazuli
S'étire, baille, indolent, sensuel et tranquille,
Se couche, se toilette, enfin s'assoupit,
Ferme ses yeux d'or aux fascinantes pupilles,
Dans le parfum d'une calme et tiède nuit.

Loriane Lydia Maleville
.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
AntoneR
Posté le: 23-05-2012 12:28  Mis à jour: 23-05-2012 12:28
Plume d'Or
Inscrit le: 14-05-2012
De: Lyon
Contributions: 26
 Re: Vision
Vision, quel mot juste... On sent les parfums, simplement en lisant, et les mots coulent les uns sur les autres, pour faire défiler ce splendide coin de paradis. Le chat arrive à point nommer pour dire toute la grâce d'un endroit où il se sent à l'aise. Peut être est-ce parce que les mots se marient, s'aiment et s'unissent, et qu'aucune fausse note ne vient troubler la mélodie qui se joue dans cette loggia...
Encore une fois, j'aurais aimé que ce poème ne finisse jamais ...
Merci Loriane !
Loriane
Posté le: 23-05-2012 13:03  Mis à jour: 23-05-2012 13:03
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9505
 Re: Vision
Je suis heureuse AntoneR de te recevoir dans mon Eden, ce décor je le porte en moi depuis toujours, beauté, grâce, harmonie ...
Mille mercis.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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