Fatigué des remarques assénées chaque jour, Par un patron soucieux de revenus plus denses, Harassé de ces tances évoquées en silence, Par l’horrible mégère, et qui m’ont rendu sourd.
Ereinté par l’état, au très grand appétit Réclamant des impôts, que je juge abusifs, Au petit retraité le rendant convulsif, Pour nourrir nos élites, en plumant les petits.
Je vais partir ailleurs, dans un pays parfait, Ou l’on rase gratis, les poilus, les imberbes, Ou la vie se résume à ce simple proverbe : A boir’ jamais l’on meurt, comme disait Rabelais.
Pourtant, une question, au jour un de l’exil : Ou prendre mes croissants, et mon pain croustillant, Pour tremper dans mon lait et mon café bouillants, Je n’ai plus dans le nez, cette odeur de fournil.
Et le petit bistro, ou tous nos états d’âme, Remplaçant le psychiatre, sont mis sur le comptoir, Permettant à chacun de conter son histoire, Sans jugement aucun, et sans cri, et sans larme.
Ou vais-je bien trouver, un autre havre de paix, Tel celui de ma cave, sise en bord de Loire, Ou dans la cheminée lorsque tombe le soir, Les braises font griller l’andouillette au Vouvray.
Dans quel pays, pourrais-je parler du vin nouveau, De son gout de banane et d’un soupçon de mure, Au grand dam d’un ami qui hurle à l’injure, Arguant que cette année, ce vin sent le sureau.
Malgré les mutilés du bulbe rachidien, Qui ont tenté en vain, de réduire au silence, Sous couvert d’un prophète, en semant la violence Ma France, c’est ici, que sera mon demain. Et s’il est un endroit ou je pourrais partir, Sachant qu’il me faudra le billet du retour, C’est au doux Elysée que je ferai un tour, Pour prêcher prés des Dieux un monde sans martyr….
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