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Poèmes confirmés : Le Mangeur de Civilisations
Publié par dominic913 le 02-02-2015 15:45:41 ( 871 lectures ) Articles du même auteur
Poèmes confirmés



Qui donc, sur cette Terre, peux véritablement dévoiler qui je suis ? Où et quand suis-je né ? Quel a été mon parcours pour en arriver là où je suis aujourd'hui ? Quelles cicatrices sillonnent ma peau ; et qui, pourquoi et comment les a-t-on dessinées ? Moi même, je dois l'avouer en toute sincérité, je ne m'en souviens plus !
J'ai parcouru tant de plaines abandonnées depuis longtemps des Dieux et des Hommes. J'ai exploré tant de Cités plusieurs fois millénaires ensevelies sous les sables du désert. J'ai longé tant de sentiers escarpés, franchi tant de gouffres aux profondeurs nébuleuses. J'ai gravi tant de pics enneigés aux sommets dissimulés par des brumes éternelles. Combien de fois en ai-je contemplé l'éclat alors que des hurlements abominables de créatures sans visage et sans ombres résonnaient à mes oreilles ? Combien de fois ai-je affronté leurs orages luminescents, leurs vents tempétueux les plus violents ? Je ne saurai l'affirmer exactement ; cent fois, mille fois, davantage peut-être ? Qui est capable de le dire ? Pas moi en tout cas puisque je n'ai ni passé ni avenir ; puisque mon présent est empreint de Mythes et de Légendes issues des Temps d'Avant. Puisque s'épanouissent et se métamorphosent continuellement dans ma Mémoire ces récits Antiques perdus depuis la Chute des Rois. Puisque coulent dans mes veines Poèmes et Chroniques qui ont décidé de la vie et de la mort de Nations et d'Empires sans équivalent. Jamais je n'aurai cru, avant d'avoir assisté à leur subite déchéance, qu'ils s'effondreraient aussi rapidement. Jamais je n'aurai imaginé être le vecteur de tant de passions et de tant de désillusions de la part de leurs Enfants. Jamais je n'aurai pensé subir leurs assauts de déments, puis provoquer malgré moi la fureur des éléments.
Oh Dieux, ces feux écarlates surgis du Néant après avoir déchiré le firmament. Ces grondements tonitruants écartelant ces Cieux aux nuages noirs vrombissant. Ces craquèlements fissurant le sol avalant tout sur leur passage. De légers et diffus, devenant soudain monstrueux et rugissant, avalant tout sur leur passage. Rien ne peux les stopper : ni murailles titanesques décorées aux armes draconiques étincelantes ; ni citadelles aux toits ouvragés de Démons aux griffes et aux ailes virulentes ; ni Temples d'or et d'argent destinés à vénérer ces Déités aux formes incandescentes. Ni ces Seigneurs aux Pouvoirs ahurissants, ni ces Clercs aux Visions divergentes, ni ces fiers Guerriers habitués à soumettre des populations gémissantes. Quel que soit le Continent que j'ai arpenté, que j'ai sondé, aucun ne m'a résisté. Malgré moi, malgré mes pleurs et mes supplications pour ne pas être l'instrument de leur malédiction, les Dieux n'ont eu aucune pitié ; ni pour moi, ni pour eux.
Combien de fois ces événements se sont-ils renouvelés ? A chaque fois que j'ai foulé le sol de nouvelles Contrées certainement. Car, malgré quelques flashs aux contours irréguliers, éparpillés aux quatre coins de mon Esprit tourmenté, aucun souvenir ne vient me les rappeler. J'ai beau tenter de percer les Mystères et les Secrets de ma Mémoire effacée, aucun indice ne s'est jamais à moi révélé. Et c'est désemparé, anéanti et épuisé, que chaque fois que ces Cataclysmes apocalyptiques se sont produits, ma chair a été marquée de leurs méfaits. Et que c'est vidé de tout espoir de repentance que j'ai poursuivi ma route en ces étranges Territoires décimés. Pour apprendre des heurs, des jours, des mois ou des années plus tard au cœur de livres et de traités oubliés de tous, aux fins fonds de bibliothèques poussiéreuses ou de cryptes interdites, que c'est moi qui était l'instrument de leur Destinée.
C'est pour cette raison qu'aujourd'hui encore, je cherche en vain le but de cette existence à laquelle on m'a condamné. Qui, pourquoi, comment, partout j'ai interrogé Ceux d'en Haut, Ceux d'en Bas, que j'ai porté sur de leurs prédécesseurs martyrisés. Partout, j'ai décrypté ouvrages et Poèmes épiques rédigés à l'encre de ma terrifiante postérité. Or, si ce n'est dans le Livre des Révélations ou dans les Chroniques Barbares d'Hedrÿk le Gris, nulle mention des itinéraires que j'ai autrefois suivi. Et maintenant que je suis sur le point de franchir une ultime fois l'océan aux Piliers de Fer et de Sang, que je m’apprête à croiser les Îles aux Nuées Hurlantes, je pleure en songeant aux malheurs dont je suis responsable. Car, Témoin de la Grandeur et de la Déchéance Humaine, je viens de le comprendre pauvres Mortels, j'en suis l'un des derniers Observateur. Moi qui suis le Marcheur du Vent, le Gardÿen des Ages précédents, l’Être sans Nom et sans Conscience aux multiples Destins sidérants...

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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