Au déclin du soir S' affolent les herbes, couchées par la rosée des nuits noires. Les bruyères en lisière du cimetière Touchées par le froid crépusculaire S' habillent de leurs manteaux séculaires Et murmurent son au creux de l' hiver.
Les feuilles roses couvertes de blanc de neige Portent éclair à la lune suspendue dans les airs. Arbrisseaux et chardons Cherchent chaleur et lumière, au fond du vallon.
En cet atmosphère Je porte le désespoir de ma déchéance Peine à marcher dans les champs Peine à voir la beauté des cieux Et giflé par le vent, peur au ventre Recroquevillé tel un enfant, j' attends délivrance.
J'ai froid, j'ai faim, j'ai soif Je ne sens plus rien:ni mes pieds ni mes mains Au loin le son des sirènes Des lumières qui tournoient Et moi qui me noie.
Orphelin de la vie Je vais mourir dans le lointain Je n'ai jamais aimé être un humain Et eux me le rendent bien.
Je me couche dans bruyères et thym Bientôt je n'aurai plus faim.
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