Réponse au défi de la semaine :
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Nicolas était seul depuis bien trop longtemps à son goût. Il avait évidemment eu quelques relations. Mais, à chaque fois, elles furent éphémères et lui laissaient dans la bouche comme un goût amer d’échec. Sur conseil de son ami d’enfance, il s’inscrivit sur un célèbre site de rencontre. Il croisa ainsi la route virtuelle de Laurence, Virginie, Isabelle, Lucette, Sophie, Marie-Cécile, etc. Mais ce fut Charlotte qui retint toute son attention. Sa chevelure rousse et frisée entourait un visage doux et souriant. Ils avaient des passions communes : la lecture, les promenades en forêt et le camping. De tchat en tchat, ils apprirent à se connaître. Les sens de Nicolas s’affolaient dès qu’il voyait qu’elle se connectait. Un jour, elle lui avoua adorer les tablettes de chocolat. Ces dernières la rendaient littéralement folle de désir, c’était presque incontrôlable. Cette remarque ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd. L’amoureux transi devait plaire à sa dulcinée, et ce, à n’importe quel prix, même celui de la souffrance physique. C’est ainsi qu’il alla s’inscrire dans une salle de sport et y loua les services d’un coach personnel. Il expliqua à ce dernier ces desiderata : développer essentiellement ses abdominaux jusqu’à ce qu’ils deviennent saillants et qu’il puisse les exhiber à Charlotte qui tomberait dans ses bras nouvellement musclés. Lorsque la jeune femme tentait de fixer un rendez-vous, Nicolas trouvait toujours une bonne excuse pour le reporter. C’est ainsi que les semaines passèrent et que son entraînement intensif porta ses fruits. Il pouvait alors se targuer auprès de la gente féminine d’être un homme à tablettes. Une rencontre fut enfin fixée dans un petit café du vieux Lille. Il opta pour le T-shirt uni le plus moulant de son placard. Ce dernier mettait parfaitement en évidence ses nouveaux atouts physiques. Il fut le premier sur les lieux. Il s’assit et guetta Charlotte. Elle portait un foulard rouge, signe distinctif qu’ils avaient déterminé afin de se reconnaître dans la foule anonyme du café. Il lui adressa un petit signe de la main et elle se dirigea vers lui. Nicolas se leva, bomba le torse et gonfla la musculature de son abdomen. Charlotte lui fit une petite bise timide et s’assit, sans même jeter un regard aux abdos saillants de son prétendant. La conversation était courtoise et ponctuée des petits gloussements de la jeune femme, en réponse aux blagues de Nicolas. Leurs verres vidés, ils décidèrent d’aller se balader dans la rue commerçante adjacente. La rouquine s’épanchait sur son métier d’assistante médicale lorsqu’elle s’arrêta net devant une vitrine. Ses yeux se mirent à briller comme ceux d’un enfant qui découvre ses cadeaux de Noël au pied du sapin. Sa bouche s’entrouvrit et Nicolas crut percevoir une goutte de salive perler au coin de ses lèvres. « Qu’est-ce qui te prend ? – Je t’ai déjà dit que je ne pouvais résister à cela ! J’en suis folle ! J’aurais cru que tu t’en serais souvenu… » Un éclair de compréhension traversa l’esprit du jeune homme. Il emmena sa conquête dans le magasin et lui offrit l’objet de ses désirs. Elle se lova au creux de ses bras, en guise de remerciement en disant : « Tu es musclé, dis donc ! » Nicolas n’osa jamais avouer à l’élue de son cœur qu’il avait sué et souffert des heures durant pour lui plaire, alors qu’il suffisait de lui acheter une boîte de pralines.
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