La plus belle création
Une lettre A pour les arts qui s’arment de marre de rose M pour les mères qui mettent au monde des ombres O pour les orgues en or qui prônent les formes et les rondes U pour les flûtes et les muses qui fustigent nos âmes à haute doses R pour les vivres et les rides qui miment le sensible
Ah ! Cette femme qui a ses bras qui garde les fœtus Je l’aime, elle est ma laine je l’adule comme une reine Ô j’ai trop de misères je te présente mes excuses Ton corps nu d’une morne beauté est d’une vanité couronnée de laitue j’use trop des fusils et des ruses d’Ulysse qui trainent Je m’excuse car tu es la chaire du berceau Si mon âme porte son cerceau sur la tête Je rêve d’errer avec tes lèvres dont je ne trouve l’épithète
Quelle belle créature de la terre
Elle est douce comme le souffle qui s’étouffe Ses robes parfumées enrobent la nausée Noyé dans ses pommettes mauves, J’observe sa beauté trottée par l’insistance de ses yeux de fauves enragés Elle arrache le cœur Je ne peux que l’aimer De loin, je vois ses ardeurs Mais Je ne peux pas m’arrêter Un cœur aveugle qu’elles crèvent avec leurs roses Car elles espèrent que notre amour radieux les arrose Tu sens cet arôme ? Est-ce un poison sucré ? Ou l’odeur d’une Charogne
Elle incarne cette belle créature Elle possède des bavures mais elle reste sans ratures L’œuvre merveilleuse brille chaque soir Pendant que Vénus m’entoure de ses anneaux de saturnes.
Jules-Stephane
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