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Nouvelles : Période de flottement
Publié par arielleffe le 16-01-2015 18:30:00 ( 1029 lectures ) Articles du même auteur



Comme tous les jours je rentre du travail en passant par la côte. J’ai travaillé toute la nuit à l’hôpital et j’aime longer la route qui passe près du port. Les bateaux en partance pour l’île de Sado attendent les voyageurs. Tout est calme ce matin, la neige a fondu sur notre belle ville de Niigata mais il fait encore frais. Un de mes patients m’a donné un encas rigolo, il vient de Corée du Nord, je ne sais pas où il l’a trouvé. Je n’ai pas parlé de ça à ma hiérarchie. Il n’y a aucun doute que la police serait venue l’interroger, nous n’entretenons pas les meilleures relations avec ce voisin étrange. Depuis quelques temps des personnes disparaissent, il se murmure que les Coréens les kidnapperaient pour obtenir des informations sur notre société. Ils auraient besoin de renseignements sur notre vie quotidienne, ils veulent apprendre des choses telles que des expressions à utiliser pour commander un café dans un bar : un petit noir, un café noisette…Leurs espions voudraient passer complètement inaperçus, cette tactique n’est pas stupide, mais ça parait futile au premier abord. J’y pense, mon patient était peut-être Nord-Coréen, je souris, j’ai peut-être rencontré !e James Bond de Kim Jong-Il !
La Corée n’est pas réputée pour sa gastronomie, il paraît même que la famine y sévit assez régulièrement, mais j’ai très faim et ça m’amuse d’essayer des goûts exotiques. Le papier dans lequel est emballé la friandise est blanc, le marketing n’est pas encore arrivé là-bas, peu de choses arrivent jusque-là d’ailleurs. Je regarde vers l’horizon, les côtes de la Corée du Nord n’est pas très loin, avec un petit bateau on pourrait facilement aller là-bas. « Bulles de Champagne », drôle de nom, ça doit les faire rêver les pauvres. Ce n’est pas mauvais, un peu étrange, on dirait que ça pétille... Tout à coup, je sens qu’on me plaque un linge contre la bouche, je me sens tirée vers l’arrière. Il me fait mal cet imbécile ! Impossible de me défendre, je perds connaissance !


Je me réveille dans une pièce inconnue. La décoration est rudimentaire, tout semble verdâtre. Des gens paraissent être tout près de moi, je peux les entendre parler mais je ne comprends absolument rien à ce qu’ils disent. Leur voix est feutrée, presque masquée. Ils ne veulent pas que j’entende leur conversation, c’est certain. Qu’est-ce que je fais ici ? J’essaie de rassembler mes idées, et de me rappeler ce qui a bien pu m’arriver. Je marchais en bord de mer, je mangeais cette nourriture étrange… J’ai très mal à la tête, j’ai la nausée. Je ne suis pas attachée, je suis assez libre de mes mouvements, mais je ne me sens décidément pas très bien. Ça m’apprendra à manger n’importe quoi ! Ils m’ont endormi au chloroforme, ça ne fait aucun doute !

Il faut que sorte d’ici. Je me déplace mais j’ai la nette impression de n’arriver nulle part. C’est bizarre, je dépense une énergie folle et je ne semble pas vraiment bouger. Il faut que je me repose un peu et que je réfléchisse. Ils m’ont droguée mais pourquoi ? Qui voudrait m’enlever ? Ma famille n’est pas riche, ils ne peuvent pas espérer une rançon intéressante

En me concentrant, j’arrive à apercevoir des formes qui bougent non loin de moi. Je ne porte pas mes lunettes et ma vue est brouillée. Mes kidnappeurs ont des uniformes, l’un d’eux a une coupe de cheveux étrange. Mon Dieu ! Je suis vraiment en Corée du Nord ma parole ! Deux hommes se sont assis à quelques mètres de moi, ils ne semblent pas me voir, ils s’assoient sur un canapé, leur discussion est animée. En observant davantage j’aperçois d’autres formes humaines dans la pièce. Elles ont toutes la même couleur, elles évoluent dans un décor affreux, déprimant au possible, tout est vert...

Personne n’a l’air de me prêter attention, il faut que j’arrive à fuir ! Mon malaise ne passe pas, j’ai l’impression de flotter, mes efforts pour bouger restent vains, et puis il y a ce bourdonnement qui ne cesse pas. Si j’arrive à me sortir de cette situation, je pourrai organiser une grande fête avec mes amis et ma famille, le Champagne coulera à flots, et ce ne sera pas une friandise au rabais !

Aïe, ouille ! Me voilà la tête en bas, je me cogne dans je ne sais quoi, quelqu’un doit me frapper, pourtant je ne vois personne ! Je tombe ! Au secours ! J’ai des bleus partout, mon poignet me fait mal et j’ai une bosse qui me pousse sur la tête. La douleur est trop forte, je m’évanouis.



Quand je reprends mes esprits, la couleur verdâtre a disparu, je suis éblouie par la lumière. Je vois distinctement deux hommes assis, maintenant tout est jaune. L’un porte un uniforme vert kaki, et celui qui a la coupe de cheveux étrange porte du bleu sombre. Ses doigts potelés sont posés sur son genou qui est très proche de moi. La conversation est animée mais je ne comprends pas un mot. L’homme en bleu éclate de rire, son interlocuteur sourit poliment, il n’a pas l’air très à l’aise. Je vois toujours trouble malgré cette lumière crue qui me brûle les yeux. Le bourdonnement qui était devenu assourdissant pendant ma chute, c’est un peu calmé, un peu seulement…


Soudain l’homme qui riait tend sa main vers moi, je vois ses doigts bouffis autour de moi, mais il ne parvient pas à me toucher. C’est hallucinant ! Je vois clairement sa main m’entourer, j’essaie de l’atteindre mais je n’y arrive pas. Je suis ballotée une nouvelle fois, mais rien d’aussi violent que tout à l’heure. Cette impression de flottement encore une fois s’empare de moi, au secours, je vais vomir !


Encore une fois cette impression de chute vertigineuse et …je disparais dans son gosier avec les autres bulles.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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