Je n'ai guère le temps de songer à la vie. J'ai le mal de la mort et je dois me tourner Vers un autre rivage, où je vais séjourner Pour cette éternité qu'on boit jusqu'à la lie.
Tout déjà m'apparaît inutile et petit, Devant l'immensité du court instant qui reste, Et qui court en riant, habile et froid et leste, Tandis que mon cœur lourd, lentement ralentit.
J'ai longtemps attendu l'heure qui est venue. Si longtemps attendue que je l'ai reconnue, Et que je ne crains plus de l'entendre aiguiser Ses aiguilles pointues, sur mon temps épuisé.
Je fermerai les yeux, ignorant la seconde Où l'air n'entrera plus dans mes poumons en feu, Et quand j'arriverai devant un nouveau monde, Ici, j'aurai laissé devant mon nom, un feu.
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