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Nouvelles confirmées : La ville de mes tristesses ou de mes joies
Publié par Anonymes le 09-01-2015 18:40:00 ( 987 lectures ) Articles du même auteur



Ce texte est une réponse au défi proposé par Donaldo75 le 3 janvier dernier.
la réponse à son défi s'intitule : "la ville de mes tristesses ou de mes joies".

Pendant la nuit, j’ai éprouvé bien des sensations étranges. J’avais bien la bouche un peu pâteuse et le corps un peu lourd; mais pour autant, mon corps se déplaçait dans l’espace et dans le temps. La lune rousse éclairait l’environnement de mon lit d’une lueur intense mais froide, et même glaciale. J’ai le souvenir que mon esprit fut saisi de sensations prémonitoires aux contours incertains. La journée allait me réserver bien des surprises, me disais-je en moi-même.

J’entends une horloge sonner dans la chambre où je me trouve. Une horloge, mais je n’ai pas d’horloge dans ma chambre! Mais j’avais toujours rêvé d’une horloge. Je me réveille avec stupeur dans un lit majestueux à baldaquins et je crois reconnaître, sur la voilure suspendu en ciel de lit, un blason dont les armoiries me disent quelque chose. A quelques pas de ce lit, se trouve une table de style Directoire qui ressemble à une table de la maison de mon enfance. Alors que mon regard se porte dans une autre direction, j’entends un bruit sourd comme si l’on déplaçait un meuble. Je me retourne alors et je constate que la table de style Directoire a disparu et qu'on l'a remplacé par une table Charles X qui se trouvait dans une autre chambre de la maison de mes parents.

J’entends alors des bruits familiers venir du rez-de-chaussée, qui me rappellent ceux qui fleurissaient autour de la préparation d’un petit déjeuner. Je décide de quitter ma chambre, habillé dans un pyjama de soie. Un pyjama de soie, mais je n’en ai jamais eu ! Je tente de rejoindre le rez-de-chaussée. J’y accède par un escalier majestueux, qui me paraît être le modèle réduit de l’escalier classique du château de Blois. Je vais décidément de surprise en surprise! Que vais-je trouver au rez-de-chaussée : du déjà vu, de l’espéré, de l’inattendu? Une sorte d’angoisse me saisit alors. Je me retrouve tout simplement, semble-t-il, dans la salle du petit déjeuner du grand hôtel Fellini à Rimini. Voilà que l’ambiance devient maintenant fellinienne!
Je ne connais pas celle ou celui qui me joue ce tour là mais je commence à comprendre, tout en prenant le petit déjeuner qui m’est ainsi proposé et que je trouve bien décevant. Mais oui, bien sûr, l’on me soumet à une imagination débridée, l’on décide de m’emporter à mille lieux de la réalité dans le monde de « l’hénaurme », du fantastique et de l’onirique, que m’a longtemps effrayé et m’effraie encore parfois, mais me séduit aussi.

Il est 9h maintenant. Je décide de poursuivre l’aventure de ma journée en terre inconnue. Alors que je m’apprête à franchir la porte de la maison qui ressemble à s’y méprendre à la colossale porte d’entrée de l’hôtel particulier Aubriot à Dijon, j’entends mon téléphone portable vibrer dans ma poche. Le sentir ainsi me rassure et me laisserait volontiers penser que je ne rêve pas, que je suis bien dans la réalité, une réalité tout de même très étrange. J’appuie sur la touche appel :
- « Bonjour,
- Bonjour Jacques… alors, avez vous apprécié vos premières découvertes? En êtes vous satisfait?
- Je dois vous avouer que je trouve ce monde bien étrange, bien inquiétant. J’ai la sensation que chaque fois que je veux voir quelque chose qui appartient à mes souvenirs ou à mes désirs, qu’elle me plaise ou qu’elle ne me plaise pas, alors je la vois.
- C’est sans doute un peu cela, encore que…
- Que de mystères!
- Et vous n’êtes pas encore au bout de votre peine. Et je vous invite plutôt à conjuguer ma phrase au pluriel. Je vous invite à poursuivre votre découverte de la ville que je vous propose et des gens qui l’habitent. Vous verrez; ils vont certainement vous surprendre. Rejoignez moi à la Piazza Del Campo.
- Pardon ! vous dites bien à la Piazza Del Campo … De Sienne! … Alors je me trouve à Sienne!
- Oui et non! vous y êtes si vous le voulez bien! Moi je le veux déjà, mais vous, le voulez vous? Je vous y attends à 12h. D’ici là, profitez, profitez de votre matinée pour découvrir la ville et les gens. Après quoi, à l’occasion d’un bon déjeuner que je vous proposerai, je vous demanderai de résoudre l’énigme de notre ville que nous avons appelée « C’estcommetuvis. » »

Je me promets à moi-même de me sortir, à la première occasion, de cette impasse onirique. Avec une telle histoire ou un tel rêve, lors d’une prochaine rencontre possible avec mon psychothérapeute, je crains que cela ne soit lui qui en ait ras le bol. Ras le bol, ras le bol, cela me rappelle quelque chose!

Me voici enfin dehors. Je crois me retrouver dans la « via dei Cazaiuoli » de Florence que je descends maintenant pour arriver devant le « Palazzo Vecchio », l’hôtel de Ville. Il se met subitement à tomber des trombes d’eaux. La force de la pluie crée un vent de panique parmi les personnes présentes sur la place. Les uns veulent se mettre sous la protection des statues semblables à celles de la "Piazza della Signora", les autres rejoignent une galerie d’art voisine. Le comportement de ces gens est étrange. Ils sont très silencieux. Ils ne s’expriment que par le langage du corps et quelques mots furtifs. Ainsi, je repère un officier qui depuis le début de l’orage, sans mots ou presque, reste immobile et stoïque, et de son regard autoritaire oriente les personnes autour de lui dans un espace protégé de la place, proche ou éloigné. Il accompagne sa communication oculaire de quelques gestes de la main gauche ou de la main droite pour accompagner sa détermination dans sa maîtrise de soi et pour aider les femmes et les hommes à se protéger de la pluie.

Un peu plus loin, alors que je quitte la place de l’hôtel de ville, j’aperçois un homme entouré d’un groupe d’enfants. Il paraît être un professeur entouré de ses élèves. Et à nouveau, je n’entends aucun mot ou si peu. Mais comment est-il possible de partager des émotions sans ou avec peu de mots? Je relève que ce professeur alterne des postures autoritaires et médiatrices qui prennent le pas sur le langage verbal. Tantôt, son buste est dressé en avant, son bras droit est dressé vers l’avant, avec le doigt tendu, pour accompagner son autorité et son désir de faire passer un message en peu de mots; tantôt il ouvre les mains vers l’auditoire, avec douceur, ou précipitation, pour visiblement accompagner avec efficacité ses explications. Et tant d’autres attitudes corporelles pour exprimer ses convictions!
Ces gens sont surprenants; ils privilégient le langage corporelle et silencieux et se sont libérés de la diversité des mots.
Je continue à faire de pareilles observations dans les petites ruelles voisines que je parcours, tapissées de part et d’autre de boutiques artisanales tout aussi belles les unes que les autres.

J’entends alors une cacophonie assourdissante de voix venir de la droite. Je me décide d’aller dans cette direction, lorsque j’aperçois au loin la « Torre del Mangia ». Mon interlocuteur dont j’ignore finalement le nom avait donc raison. Je fonds sur le haut de la "Piazza del Campio" de Sienne. J’admire son aspect en forme d’un gros coquillage incliné vers le bas, faisant pointer nos regards en direction du « Pallazio Pubblico ».
Il est 11h30. Je dois donc patienter encore une demi heure avant de rencontrer mon interlocuteur mystérieux. Je passe le temps qu’il me reste à répondre à ses espérances, en observant la population locale qui se distingue de la population des touristes pressés, boulimiques, d’une manière bien inattendue. Ils semblent ne pas vouloir brusquer le temps. Ils prennent le temps dans chaque chose : boire avec lenteur un verre dans un bistrot, regarder son conjoint en décomposant les mouvements d’écoute et de tendresse. Ils peuvent aussi avoir des mouvements plus rapides pour générer des émotions. Ils cherchent visiblement la vitesse appropriée à chacune des activités qu’ils réalisent. Ils paraissent avoir conscience du temps et d’eux-même.

Alors que j’arrive dans la partie haute et centrale de la place, un homme, installé à la terrasse d’un restaurant, m’interpelle :

- « Jacques, venez ici, je vous attends, installez vous, je vous en prie… J’ai déjà passé la commande de notre déjeuner. Je pense que vous aimerez.
- Bonjour, … Quel empressement dans l’action, bien différent des femmes et des hommes qui nous entourent!
- Vous trouvez!
- Elle est bien inquiétante votre ville. A chaque coin de rue, je désire vraiment découvrir de nouveaux monuments, de nouvelles façades, de nouvelles personnes, et tout me ramène à mon passé, à du déjà vu, que j’aime ou que je n’aime pas.
- Pourquoi t’en inquiéter ! Prends cela au contraire comme un miracle! Imagine, avoir le plaisir de voir ce que tu as aimé!
- Oui, mais aussi le malheur de ce que je n'ai pas aimé... Le monde que tu me proposes : c’est le passé qui voile le désir de vivre intensément le présent et inhibe l’espérance d’un avenir bienheureux ou malheureux.
- Ah, comme cela est bien dit!
- Comment dois-je le prendre. Te moquerais tu de moi?
- Non ! Je retrouve là ton enthousiasme philosophique, peut être dû à ton âge plus que canonique.
- Je m’apprête bientôt à fêter mes vingt ans de dépassement de l’âge canonique. Alors il va te falloir compter encore avec mes élans philosophiques! … Au juste, où tout cela nous entraîne-t-il? Je dois t’avouer que je réponds actuellement à un défi que je dois le conclure dans les termes fixés par Donald075, ou en des termes voisins. Que Donaldo75 me pardonne! Et là, vois-tu, j’en ai assez de ta ville. J’en ai assez de revoir mon passé, juste pour ressasser mes souvenirs et verser dans la nostalgie. Je ne vois vraiment pas comment conclure cette histoire. Les mots ne me viennent pas.
- Sans doute, mais je peux t’assurer qu’à la minute, ton langage silencieux est expressif. Ta tête est posée dans le creux de ta main gauche. Tu t’enfonces dans ton siège à tel point que dans quelques minutes, tu auras disparu sous la table. Tu te retiens mais je te sens résister. Tu veux charmer, tu veux conclure, en passant ta main droite dans tes cheveux…
- Ah oui, j’ai bien une petite idée, mais … »

Je trouve décidément mon interlocuteur bien étrange. Ne voilà-t-il pas que lui-même s’installe dans le silence mais son corps lui exprime tant d’émotions et me parle. Nous avons déjeuné ainsi dans le silence des mots mais pas dans celui du corps.
Au moment du café, il se remet à me parler :

- « Comme je te l’ai dit, j’aimerais te proposer l’énigme de notre ville.
- Je t’écoute, je suis tout ouï.
- Bien des femmes et des hommes sont venus visiter notre ville mais n’ont pas découvert la réponse à notre énigme ou n’en ont pas accepté la réponse. Voyons si toi, tu le peux. Je te la propose en vers :

Ma chère ville en est réellement la source
Dès lors que tu désires en être la ressource.
Chacun peut, jour et nuit, le vouloir et le vivre,
Mais tout autant ne pas l’avoir et le poursuivre,
Si tu le laisses bonnement te conquérir,
Alors tu croiras en sa force d’aptitude
a jouir des biens, des choses, avec gratitude.
Qui suis-je à tant désirer ta sollicitude?

- Le désir de routine!
- Prends davantage de temps à me répondre. La routine? La routine de tes souvenirs sans doute qui se font pressants… Le souvenir des tristesses et des malheurs aussi que tu crois éternels et qui ne peuvent que s’imposer malgré toi! Non, ta réponse peut te paraître plausible mais décide de regarder les choses telles qu’elles sont et non pas telles qu’elles te paraissent être ou que tu voudrais qu’elles soient. Que tes souvenirs ne déterminent pas ton regard!
- Je comprends donc que ma réponse n’est pas la bonne… Ne serait-ce pas alors le besoin de tristesse?
- Tu me poses la question ou tu te la poses à toi-même?
- J’ai éprouvé bien des tristesses à parcourir ta ville ce matin. J’y ai davantage vu mon passé; j’y ai plus vu des gens privilégier le langage du corps que le langage des mots.
- Puis-je te faire remarquer, toi qui est si sensible à l’âme des mots, que tu emploies des groupes nominaux de doute : « je crois me retrouver », « semblables à ». Etais tu bien à Florence ou dans une ville qui lui ressemblait mais dont tu n’as pas voulu voir les autres beautés présentes et saisissantes? Il te semblait que les gens parlaient pas ou peu mais était-ce bien la réalité? Tu ne voulais voir que le langage silencieux mais pas le langage des mots!
- Bon, admettons!
- N’as tu pas observé de belles demeures, des événements positifs, pendant ta matinée?
- Oui, maintenant que tu me le dis, j’ai connu des moments de joie, de bonheur ce matin en découvrant de nouvelles boutiques dans les ruelles de Sienne. J’ai oublié notamment de citer la boutique « Arte et Libri », où l’on peut consulter des livres d’art tout en restant assis dans un bar. Quel bonheur ! Mais dis-moi, la réponse à ton énigme ne serait-elle pas justement le bonheur!
- Après quelques détours, tu y es bien arrivé… Le bonheur n’est pas un état de possession de biens ou de choses mais la faculté d’en jouir. Mon ami, il faut savoir encourager le positif et traiter le négatif pour ne pas t’oublier dans la tristesse permanente. Et surtout il faut y croire dans ton présent actuel sans te réfugier dans ton passé. « C’est au présent que le bonheur se sème, se cultive et se récolte ».
- Je te donne raison mais tout de même le bonheur peut être aussi une émotion passée en regardant des photos ou en admirant un monument.
- Oui, je te l’accorde volontiers mais une émotion positive!
- Eh, je dois poursuivre car j’ai une journée à finir que m’impose mon défi. Je vais tâcher de prendre en compte les enseignements de ton énigme. »

Je quitte mon interlocuteur sur la Piazza del Campio de Sienne. Je décide de profiter encore de cette belle place de Sienne. Et en haut de la place, je repère une fontaine qui m’avait échappé lors de mon précédent voyage, la fontaine Gaia, la fontaine de la joie. Je vis cela comme une belle rencontre. Je décide de passer mon après midi à visiter quelques unes de belles boutiques de la ville. Ainsi je visite le magasin Il Papiro, au 37 de la via di Citta qui vend des produits en papier marbré et des journaux faits à la main main. dans la même rue, au numéro 51, je m’arrête dans le magasin d’exposition des céramiques de Santa Caterina qui utilisent avec bonheur les couleurs blanche et noir et la terre de Sienne, sur lesquelles se retrouvent les panneaux du pavage du Duomo.
Dans une rue voisine, au 7 de la Via San Pietro, je rends visite à Fioretta Bacci pour découvrir ses merveilleuses écharpes et chandails tissés à la main.
Je continue jusqu’à la nuit qui tombe à 17h30. Je me décide rentrer dans l’hôtel particulier que j’occupais le matin. Et je découvre avec joie la porte d’entrée de l’hôtel. Il s’agit en fait d’un porche monumental avec une porte cochère ouvragée sur la rue, en forme de demi-lune. Je le trouve majestueux.

Epuisé par ma journée, je m’allonge dans mon lit à baldaquin et je m’endors.

La nuit m’a paru bien longue. Je me lève dans mon lit à Dijon qui n’est pas à baldaquin, avec un mal de tête intense. Mon repas d’hier soir avait été très arrosé. Nous fêtions le retour de notre fille de New York. Mon rêve de la nuit avait été bien étrange; j’ai cru avoir visité Sienne pour la première fois et je me dis en moi-même que j’en ai retiré beaucoup de bonheur.
Et j’entends une petite voix intérieure me dire : le positif, le positif!

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Donaldo75
Posté le: 10-01-2015 12:01  Mis à jour: 10-01-2015 12:01
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
 Re: La ville de mes tristesses ou de mes joies
Salut Istenozot,

Je t'ai répondu directement dans le défi mais comme cette histoire m'a bien plu, je répète ici ce que j'en pense, à savoir qu'elle m'a fait le même effet que les romans graphiques de feu Hugo Pratt avec Corto Maltese (à la place de Jacques) déambulant dans les rues de Venise ou de toute autre ville italienne.

Je découvre ton style qui, je l'avoue, m'a envouté.

Merci du partage,

Donald
Anonymes
Posté le: 10-01-2015 12:30  Mis à jour: 10-01-2015 12:30
 Re: La ville de mes tristesses ou de mes joies
Bonjour Donaldo75,

J'ai adoré ton défi. J'ai désiré l'honorer.
Sois remercié d'avoir apprécié ma réponse.
Je l'ai faite avec liberté, sincérité, et amusement aussi, avec un peu de trac également parce que les partages précédents étaient vraiment de grande qualité.
Je me sens décidément très bien sur ce site qui me fait vraiment du bien.

Au plaisir de te lire encore et toujours.

Amicalement.

Jacques
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Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
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Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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