Un trou béant Dans vos corps Dans ma vie
Morts ? silencieux, perdus Partis ? Tombés dans une laide béance Où êtes-vous Cabu Charb, Wolinski Tignous, Bernard Maris ? Fluide glacial, Hara-kiri, Charlie Vous la France de mon enfance Ma France à la gouaille fleurie Gueularde, rebelle, impolie, impudente ! Je vous cherche, je vous attend Que faire sans vous maintenant ? Vous étiez en premier rang Nous sommes, esseulés, en deuil Privés de vos gavroches effronteries Sans votre brillante arrogance Sans votre drôlerie de malappris Votre irrévérencieuse élégance Que faire sans Vos délicieuses agaceries Votre effrontée intelligence Vos provocations et défis Que faire privés de Votre triviale insolence. Orduriers, Rabelais jamais assujettis. C'est gonflé ! votre aplomb, vos lazzis, Chiche ! quel culot mais, putain ? ils l'ont dit ! Libres, ils l'ont dit ! et dit et bien dit. Sans crainte, outrecuidants quolibets et railleries.
Mais la haine religieuse vous a mis sous terre Saoulés de folie ils ont encore tués Montaigne Mais trop sots croyant exterminé Voltaire Ils n'ont pas vu que vous étiez ... des graines. Ils n'ont pas vu votre vaillance, votre puissance Ils n'ont pas vu votre prochaine renaissance.
Vos bourreaux, en volant vos vies, Ont semé leur inévitable extinction. Condamnés par leur ignorance, Ils verront, sans délai, sans inutile affront, Dés demain, nourrit par leur impudence Refleurir en masse vos légions
Car on vous le dit : l'humour est encore à la barre Et ce n'est pas la connerie qui va gagner Attention le coq français rigolard et paillard Est aujourd'hui uni et très courroucé.
Lydia Maleville
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