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Nouvelles confirmées : Rideau !
Publié par couscous le 20-12-2014 19:46:30 ( 1131 lectures ) Articles du même auteur



Réponse au défi de la semaine :

http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=3061&forum=21

Jean-Baptiste est un acteur d’une soixantaine d’années. Jouer la comédie a toujours été sa passion, sa vie, son amour, sa raison de vivre. Susciter l’émotion, créer une tension dramatique ou faire rire équivalent pour lui à l’extase. Chaque pièce jouée est un acte d’amour avec son public. Beaucoup l’ont qualifié de « marié au théâtre », « d’amant de la scène ». Il est en effet resté célibataire endurci, insensible aux charmes des starlettes en recherche perpétuelle de flashs des paparazzis.

Mais depuis quelques temps, les journaux cessent de l’encenser pour virer carrément vers la critique acerbe. Des titres comme « Jean-Baptiste décadent », « Le grand J-B n’est plus », « J-B bon pour le placard ! », sont comme des épées plantées profondément dans son être sensible.

Depuis quelques semaines, il incarne Argan dans « Le malade imaginaire ». Malgré toute son implication, son jeu n’est plus. C’est comme s’il était une bougie dont la flamme a été soufflée. Il ne trouve plus de plaisir dans le jeu, se sent comme un amant délaissant sa belle, fatigué par ses caprices et ses sautes d’humeur.

Dans une scène, un faux médecin lui administre un remède provenant d’une fiole bleutée. L’acteur le boit cul-sec. Le tableau suivant consiste en un simulacre de mort afin de confondre l’épouse vénale d’Argan. Les yeux fermés, Jean-Baptiste sent son corps s’engourdir, ses oreilles bourdonner. Les paroles de ses partenaires de scène ne lui parviennent presque plus. Au moment où il est censé sortir de sa catatonie, rien ne se passe. On le secoue et le gifle, sans obtenir de sa part aucune réaction. Le public retient sa respiration et le régisseur ordonne de baisser le rideau. Les pompiers dépêchés sur place ne pourront que constater le décès de l’acteur. Une expression d’apaisement se fige sur son visage maquillé.

Un article dans le journal évoquera la présence d’un poison dans la fameuse fiole bleue. L’accessoiriste fut d’abord inquiété mais une lettre retrouvée dans la loge de l’acteur et le port étrange de sous-vêtements verts le concernant confirmèrent la thèse du suicide organisé. Il voulait mourir sur scène avant qu’on lui interdise de s’y produire. Au moment de publier son article, le journaliste doit choisir son titre ; il hésite, reste un instant immobile avant d’écrire « Rideau ! ».

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
arielleffe
Posté le: 22-12-2014 12:27  Mis à jour: 22-12-2014 12:27
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Rideau !
Jean-Baptiste comme Poquelin, mourir sur scène était sa destinée ! C'est une histoire bien triste, et sa déprime n'était pas imaginaire.
couscous
Posté le: 23-12-2014 17:08  Mis à jour: 23-12-2014 17:08
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Rideau !
Je remarque que tu as vu mon clin d'oeil au Maître...

Merci

Couscous
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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